Les statistiques de la semaine proviennent de Denis Clerc, d’Alternatives Economiques. Entre 2005 et 2010, nous dit Denis Clerc, le niveau de vie des ménages français a progressé de 6 % (une fois éliminés les effets de la hausse des prix), soit de 55 milliards d’euros. Ce qui correspond à une augmentation moyenne du niveau de vie mensuel de 107 euros par personne. Mais, nous dit-il, cette moyenne masque d’importants écarts. Le graphique de cette semaine nous montre l’évolution du niveau de vie mensuel moyen entre 2005 et 2010 (en euros de 2010) par groupe de revenu. On s’aperçoit que la progression a été d’autant plus forte que les personnes étaient plus riches : le dixième le plus pauvre a vu son niveau de vie progresser de 13 euros par mois, le vingtième le plus riche de la population l’a vu progresser de 654 euros : cinquante fois plus ! Le dixième le plus favorisé a capté à lui seul 40 % de la progression totale du niveau de vie, et le vingtième le plus riche 30 %. Denis Clerc reprend l’illustration sur une autre forme, en regroupant les personnes en quatre grands groupes : les classes populaires, qui regroupent les 40 % de la population dont le niveau de vie est inférieur à 1400 euros par mois, les classes moyennes (les 50 % de la population dont le niveau de vie se situe entre 1400 et 3000 euros), les aisés (les 5 % de la population dont le niveau de vie se situe entre 3000 et 4000 euros) enfin, les riches (les 5 % de la population qui ont un niveau de vie supérieur à 4000 euros par mois). Les gagnants de la partie sont les riches : ces 5 % de la population ont ramassé 30 % des gains. Les perdants sont les classes populaires, qui, bien qu’elles comptent 40 % de la population, ont dû se contenter de 11 % des gains. En revanche, les classes moyennes (50 % de la population) ont relativement bien tiré leur épingle du jeu (50 % des gains) : elles ne sont pas les victimes que certains de ses représentants estiment être.