Les statistiques de la semaine proviennent d’une note de recherche sur la financiarisation que j’ai produite pour l’IRÉC. L’étude montre que l’élévation de la norme de rendement des entreprises, et en particulier des institutions financières, conduit à une augmentation du prélèvement financier (gains en capital et dividendes) sur la richesse produite par les entreprises. Malheureusement, puisqu’il ne s’agit pas de créations de nouvelles valeurs ajoutées, cette ponction conduit logiquement à diminuer les revenus perçus par les autres parties prenantes, au premier rang desquels se trouvent les salariés. Comme on peut le constater dans le premier graphique (graphique 10), à partir des années 1980, les salaires ont connu une dégringolade majeure de leur part dans la valeur ajoutée au Québec et au Canada, passant de 50% à 45% du PIB. En contrepartie, les bénéfices des entreprises ont connu une croissance importante, surtout à partir des années 1990. Mais c’est le secteur de la finance qui est le grand gagnant de cette financiarisation (graphique 12) : contrairement aux sociétés non financières qui ont dû traverser une détérioration de leurs marges bénéficiaires durant les années 1980, les sociétés financières ont plutôt connu une montée impressionnante de leurs marges, qui sont passées de 10% à plus de 25% entre 1980 et 2013.
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