Les changements climatiques représentent le pire des enjeux auquel l’humanité n’aura jamais été confrontée. Causées par l’activité humaine, elles exigent de transformer en profondeur notre manière de produire, d’échanger et de consommer les biens utiles à la vie. Dans cette nouvelle économie à construire, les énergies propres vont jouer un rôle fondamental.

Une éolienne au large de Fukushima

On trouve au large des côtes japonaises, devant la maintenant célèbre ville de Fukushima, une toute nouvelle éolienne sur plateforme flottante, la première du genre, qui vient d’être inaugurée par le gouverneur de la place. Cette éolienne de 106 mètres de haut pour 80 mètres de diamètre et d’une puissance de 2 MW, a pour objectif de vérifier les conditions de fonctionnement avant l’implantation de cinq autres structures semblables pour un total de 12 MW. Le parc éolien complet devrait voir le jour d’ici 2016. Depuis la catastrophe de la centrale nucléaire de Fukushima, il y a plus de 2 ans, le Japon s’est engagé dans la voie des énergies renouvelables. Le gouvernement japonais a annoncé en début d’année son intention de tripler la capacité de production éolienne avec un objectif visé d’atteindre les 7 500 MW.

L’État français et l’Ademe soutiennent un projet de chimie verte

Grâce à l’appui du ministère du redressement productif (dirigé par Arnaud Montebourg, candidat à la présidence ralié à Hollande), de l’Ademe (l’Agence française chargée de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) et du Commissariat à l’investissement, la firme Deinove vient de décrocher l’un des financements les plus importants jamais accordés par l’Etat dans ce secteur stratégique pour assurer la transition énergétique en France. Ce financement va soutenir un projet d’investissement visant à mettre en place un démonstrateur qui exploite les qualités uniques des bactéries déinocoques, capables de produire une nouvelle génération de composés chimiques sans pétrole, à partir de biomasse non alimentaire telle que la paille de blé, les épis de maïs, les déchets industriels et ménagers, qui se substitueront à terme aux intermédiaires chimiques actuels. Ce programme de R&D cible des produits comme l’isoprène, les caroténoïdes, le linalool ou le myrcène utilisés dans la pharmacie, les matériaux, les cosmétiques, la parfumerie.

300 MW d’énergie solaire pour l’Éthiopie

Alors que le Canada de Stephen Harper met tout le pouvoir de l’État pour soutenir l’exploitation et l’exportation des sables bitumineux, la campagne du président Obama Power Africa va permettre à un pays tel que l’Éthiopie, l’un des plus pauvres d’Afrique, de recevoir sur son sol trois projets de stations photovoltaïques de 100 MW chacun. Étant donné qu’une nouvelle usine de production de panneaux solaires est maintenant en opération, les projets vont permettre de créer autour de 2 000 emplois. Pauvre mais doté de soleil en abondance (ainsi que d’un potentiel hydroélectrique important), le pays devrait pouvoir s’engager dans une stratégie d’électrification et d’indépendance énergétique qu’il n’aurait pas crû possible il y a quelques années.

La ville de Boulder veut racheter son réseau électrique

Le mois dernier, les électeurs de la ville de Boulder, au Colorado, ont vote à 64% une proposition de leurs dirigeants afin de racheter le réseau électrique local à l’entreprise d’utilité publique Xcel Energy afin d’accélérer le recours aux énergies renouvelables. L’entreprise Xcel Energy aurait dépensé autour de 2 millions $ en publicité pour s’opposer à cette municipalisation du réseau. Pour lui faire face, la campagne pour le oui aurait dépensé un peu plus de 860 000 $, dont 300 000 $ collectés auprès de 6 000 citoyens par le biais d’une campagne de crowdfunding. Bien que Xcel soit un leader aux États-Unis dans la production éolienne, la firme fournit les citoyens les 100 000 citoyens de Boulder avec une électricité issue à 60% du charbon et à 22% de gaz naturel. La proposition qui a fait l’objet du vote propose une énergie à 100% renouvelable le plus rapidement possible! Une autre proposition à été mise au vote, qui visait à limiter le pouvoir d’emprunt de la ville (dans les faits, pour empêcher la municipalisation du réseau) : elle n’a reçu que 34% des voies favorables… Notons que le Colorado fait partie, avec l’État de Washington, des deux premiers États des États-Unis à légaliser le cannabis. Je crois qu’on peut parler d’États progressistes.