Les chiffres de la semaine proviennent du blogue de l’OFCE. Dans cette série de statistiques sur les coûts de l’austérité, l’économiste de l’organisme français remet en cause les prétentions des ultralibéraux qui présentent le supposé ‘succès’ de la sauvage politique conservatrice d’austérité. Certes, nous dit Catherine Mathieu, le PIB est en hausse de 1,5 % sur un an au troisième trimestre, mais il n’avait augmenté que de 0,1 % en 2012 et reste encore 2,5 points en dessous de son niveau d’avant-crise. Qui peut parler là d’un grand succès ? Le profil du PIB depuis le troisième trimestre 2010 est tout à fait inhabituel au regard des sorties de crise précédentes, comme le montre le graphique. Malgré une politique monétaire extrêmement active (la Banque d’Angleterre maintenant son taux directeur à 0,5 %, achetant des titres publics et déployant de grands efforts pour faciliter le refinancement des banques et relancer le crédit aux entreprises et aux ménages) et une diminution de la fiscalité des entreprises (il a diminué le taux d’imposition des sociétés pour en faire le plus faible du G20), les chiffres de la croissance dans la période récente sont loin de montrer un succès de l’austérité. Depuis 2008, la croissance britannique est impulsée par des services immobiliers soutenus par la politique monétaire ultra-active… qui va peut-être donner naissance à une nouvelle bulle immobilière. L’absence de reprise de l’investissement est l’un des principaux échecs de la politique d’offre mise en place depuis 2010 par le gouvernement.