Les chiffres de la semaine proviennent du site de Jeanne Emard. Darwin nous revient avec des précisions sur l’évolution de l’emploi au Québec comparée à nos voisins. On le sait, les courants économiques et politiques qui professent une vision ultralibérale de la vie économique font aujourd’hui tout en leur pouvoir pour enlaidir la situation actuelle du marché du travail au Québec, qui pourtant ne mérite pas qu’on s’acharne ainsi à la noircir. Darwin s’appuie sur l’exemple d’une chronique d’Alain Dubuc qui, choisissant à dessein des statistiques questionnables, compare les 2100 emplois créés au Québec entre décembre 2012 et décembre 2013 aux « … 99 900 emplois de plus dans le reste du Canada, 24 000 de plus en Ontario, 1 374 000 de plus aux États-Unis.» Pourtant, comme économiste, M. Dubuc le sait très bien, l’augmentation de l’emploi ne veut rien dire en soi, tout dépend de la situation démographique et de la participation au marché du travail. Le graphique de Darwin, tiré du tableau Cansim 282-0002 de Statistique Canada, montre l’évolution des taux d’emploi au Québec et en Ontario depuis 1976. Bien sûr, le taux d’emploi n’a guère progressé au cours de la dernière décennie est encore aujourd’hui plus faible au Québec qu’en Ontario, mais beaucoup moins que dans les décennies précédentes. L’écart entre les deux est passé d’un maximum de 9,0 points de pourcentage en 1982 à 1,1 point en 2013. Malgré ce que dit M. Dubuc, l’écart avec l’Ontario s’est rétréci l’an passé. Et à 60,3 %, le taux d’emploi au Québec est plus élevé que celui des États-Unis (58,6 %). Sommes toute, le modèle québécois de développement économique et de participation au marché du travail a bien fonctionné, il a été beaucoup plus résilient que celui de l’Ontario et des États-Unis lors de la Grande Récession de 2008-2009.
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