La première Conférence mondiale des Femmes de la Confédération syndicale internationale « Un travail décent, une vie décente pour les femmes » permet de placer le mouvement syndical à l’avant-garde pour la justice économique et sociale et l’égalité. Réunies à Bruxelles le 19 octobre, les 450 déléguées venant de plus de 100 pays ont clairement attesté de l’impact particulier de la crise économique et financière sur les femmes.
Lors de cette Conférence de la CSI, les déléguées syndicales ont analysé l’incidence de la crise mondiale de l’emploi sur les femmes et tracé les grandes lignes de l’action syndicale internationale visant à renforcer la sécurité d’emploi des femmes, à revoir leurs salaires et à améliorer leurs conditions. Elle a aussi abordé la façon dont les syndicats prennent l’initiative en matière de justice économique et sociale, et d’égalité.
L’un des grands points du programme de la Conférence consistait à aller à la rencontre des femmes les plus vulnérables victimes d’exploitation, comme les travailleuses domestiques. La présidente du Comité des femmes de la CSI, Diana Holland, qui présidait la Conférence a déclaré : « Partout dans le monde, les femmes souffrent des conséquences terribles de la crise économique mondiale. Ce sont ces pratiques révoltantes qui sont à l’origine de cette crise et non les travailleuses. Ainsi, alors que nous nous rassemblons à l’occasion de cette première Conférence des femmes de la CSI, il est temps que l’on écoute les travailleuses et que l’on prenne des mesures à propos de leurs revendications. »
Sharan Burrow, Présidente de la CSI, a pour sa part déclaré : «la crise financière mondiale est un désastre pour l’emploi dans de nombreux secteurs. Les femmes, et particulièrement les jeunes femmes, sont promises à un avenir plus qu’incertain si des mesures rapides et efficaces ne sont pas prises. L’égalité des genres est sans conteste le point clef d’une économie mondiale juste et équitable. Les progrès en matière de droits des femmes, particulièrement en matière de protection au travail, sont une condition sine qua non de la réalisation de cet objectif. »
Un rapport (en anglais seulement) rédigé tout spécialement pour cette Conférence et intitulé « The Decent Work Agenda : a Gender Perspective » montre l’ampleur de ce qu’il reste à accomplir pour garantir aux femmes de meilleures perspectives économiques. Il ressort des résultats d’une enquête menée dans 12 pays auprès de quelque 100 000 personnes, que les hommes font d’habitude plus d’heures de travail, les femmes dans certains pays n’ont pas droit aux mêmes compensations pour les heures supplémentaires, les femmes travaillent en général plus à temps partiel avec des salaires plus bas. Les conclusions de ce rapport renforcent « l’avantage syndical » dont bénéficient les femmes couvertes par une convention collective. Faisant suite à d’autres rapports publiés précédemment touchant la problématique de l’écart salarial entre les hommes et les femmes, il met aussi en évidence les difficultés constantes que rencontrent les femmes par rapport aux hommes au moment d’obtenir des promotions professionnelles.
Fondé sur l’internet, le projet novateur « Decisions for Life » (Décisions pour la vie), qui couvre 14 pays en développement et en transition et huit secteurs d’activités, a également été présenté aux délégués. Parmi les autres points abordés figurent les droits des migrantes, la sécurité alimentaire, le changement climatique, les femmes responsables de la prise de décision et la situation des jeunes femmes au travail et dans les syndicats.
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