Enfin, après 50 ans d’un acharnement des États-Unis à affaiblir l’économie cubaine, le président Obama fait un premier geste pour changer les relations entre les deux pays. Est-ce le début d’un changement en profondeur ? Ira-t-il jusqu’à une fois pour toute mettre fin à un embargo totalement inefficace pour la puissance étatsunienne, mais tellement nuisible pour la population cubaine ?
La nouvelle administration Obama a décidé d’éliminer les restrictions pour les Cubain-Étatsuniens qui veulent voyager ou envoyer de l’argent vers Cuba. Dans un geste d’ouverture, l’administration a également enlevé les interdictions de relations commerciales des entreprises étatsuniennes de télécommunications qui voudraient offrir leurs services sur le territoire de Cuba.
Selon un sondage réalisé récemment aux États-Unis, 52 % des répondants étaient en accord avec le retrait de l’embargo avec Cuba et 67 % se disaient favorable à la fin immédiate des restrictions de voyage vers l’île cubaine. L’embargo sur le commerce contre ce pays des Caraïbes fête ses 47 ans cette année. Depuis cette date, il est devenu totalement inefficace puisqu’il n’empêche plus aucune relation commerciale de pays tiers avec l’île. Les principaux perdants sont les entreprises et la population des États-Unis.
Selon une étude réalisée par une douzaine d’organisation d’affaires qui réclament la levée de l’embargo avec Cuba, les coûts de cette mesure seraient de 1,2 milliards $US par année pour les États-Unis, comparés à 685 millions $US pour Cuba. Mais au-delà des coûts strictement économiques, l’embargo prive la population étatsunienne d’une série de découverte de médicaments et traitements cubais qui ne peuvent être vendus sur leur territoire, dont le premier vaccin pour la méningite B et le premier vaccin thérapeutique pour le cancer du poumon. Si le coût en terme absolu est moindre pour les Cubains, de façon relative il frappe plus durement ce petit pays qui depuis 50 ans (le pays fête cette année le 50e anniversaire de la chute de Batista) a investi tant d’effort dans le développement social de sa population.
Avant le renversement du régime de Batista, soutenu par les États-Unis, 5 Cubains sur 6 vivaient dans des taudis ou étaient sans toit et les deux-tiers des enfants n’allaient pas à l’école. Aujourd’hui, le taux d’alphabétisme est plus élevé à Cuba qu’aux États-Unis (99,8 % contre 97 %), le taux de mortalité infantile est de 4,6 pour 1 000 naissances à Cuba et de 6 aux États-Unis. Alors que toute la population cubaine est couverte par l’assurance maladie, il y a encore 47 millions d’Étatsuniens qui ne sont pas couverts.
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