Avec la nouvelle administration démocrate, les États-Unis sont sortis du modèle de l’économie carbone mur-à-mur pour s’ouvrir tous azimuts aux énergies alternatives. On entend beaucoup parler des investissements du gouvernement étatsunien dans les énergies éolienne et solaire, mais moins d’une autre source quasiment inépuisable : l’efficacité énergétique.
Aux États-Unis, de nombreuses études viennent appuyer le lobbying des groupes écologistes pour des investissements massifs dans l’efficacité énergétique. Par exemple, l’American Council for an Energy-Efficient Economy (ACEEE) vient de publier un rapport exhaustif qui montre les bénéfices croissants que pourraient retirer les entreprises d’utilité publique de programmes d’efficacité énergétique. Selon le rapport, le coût moyen des kw/h épargnés serait passé de 3 cents à 2,5 cents entre 2004 et 2008, alors que la construction de nouvelles centrales aurait entraîné un coût moyen entre 7 et 15 cents le kw /h.
« Energy efficiency is by far the least costly energy resource option available for utility resource portfolios, » affirme l’auteur principal du rapport, Katherine Friedrich. « Saving a kilowatt-hour through energy efficiency improvements is easily one-third or less the cost of any new source of electricity supply, whether conventional fossil fuel or renewable energy source. »
Dans un rapport précédent, la même organisation avait évalué les gains globaux réalisés par les ménages et les entreprises qui seraient incités, par des tarifs privilégiés, à diminuer leur consommation à 168,6 milliards $. Dans ce rapport, l’organisation appelle l’administration fédérale à s’engager dans une réglementation sur l’efficacité énergétique (energy efficiency resource standard, EERS) qui viserait à réduire la demande d’électricité de 15 % et de gaz naturel de 10 % pour 2020. Selon les études d’impacts réalisées, l’atteinte de cet objectif permettrait de :
- créer 220 000 emplois permanents de qualité dans la construction et la fabrication;
- diminuer de 262 millions de tonnes métriques de GES (l’équivalent du retrait de 48 millions d’automobiles de la route pour un an);
- d’éliminer le besoin de construire 390 centrales thermiques.
Selon l’ACEEE, 19 États ont déjà mis en place des programmes EERS, mais n’ont ni les moyens financiers, ni la légitimité du pouvoir central pour maximiser leurs retombées.
Par ailleurs, une autre étude, provenant d’une source indépendante, le Rocky Mountain Institute, évalue que le potentiel d’efficacité énergétique des 50 États permettrait non seulement de couper la consommation de 30 %, mais éliminerait de 60 % le besoin de centrale thermique au charbon. Cette étude se base sur la notion de productivité électrique moyenne des États : elle évalue les gains à réaliser si tous les États atteignaient la productivité électrique moyenne des 10 États les plus performants (dont les États de New York, Alaska, Connecticut, Delaware et Californie). Si les États-Unis atteignaient aujourd’hui même cette productivité électrique, l’étude estime que le pays réduirait de 34 % la demande d’électricité d’ici 2020 et maintiendrait néanmoins une croissance annuelle du PIB de 2,5 %.
Discussion
Pas de commentaire pour “L’efficacité énergétique reste l’une des plus grandes sources d’énergie renouvelable”