La Chine se dote de nouveaux outils pour canaliser ses ressources nationales vers une économie plus soutenable. Ce n’est pas la propagande du Quotidien du Peuple qui l’affirme mais l’organisation écologiste étatsunienne les Amis de la Terre qui souligne dans un rapport récent que le gouvernement des États-Unis devrait s’inspirer des politiques chinoises dans ce domaine.
Dans le rapport dévoilé par Friends of the Earth-U.S., « The Green Evolution : Environmental Policies and Practice in China’s Banking Sector », l’une des auteurs, Michelle Chan, rappelle que les politiques chinoises concernant le secteur financier exercent des contraintes importantes sur les impacts environnementaux découlant des activités des institutions financières. Selon elle, ces politiques encouragent tant les prêteurs que les investisseurs à prendre en compte les impacts de long terme de leurs activités. Dans le contexte où les régulateurs se questionnent sur la modernisation de la réglementation de ce secteur, le moment est propice pour changer nos manières de faire dans ce domaine.
« Because of the financial crisis and bailout, we in the U.S. have a historic opportunity to update regulations in ways that enable Wall Street to finance a sustainable future, » affirme Mme Chan. « China offers some interesting examples of how sustainability can be incorporated into financial regulation »
Par exemple, la réglementation interdit aux banques de prêter aux entreprises qui ne respectent pas les lois environnementales [quoique l’on peut légitimement se questionner sur la sévérité de ces lois]. Le ministère de l’Environnement aurait une « credit blacklist » pour les entreprises qui sont en violation des lois. Selon le rapport de Friends of the Earth, les banques chinoises auraient aussi diminué de façon importante le financement des entreprises polluantes et intensives en carbone. Par ailleurs, dorénavant les entreprises qui veulent procéder à une IPO (les premières émissions d’actions) doivent dévoiler publiquement toutes les informations environnementales pertinentes, dont les émissions de GES avant de lancer leur offre publique. Depuis la mise en œuvre de cette nouvelle réglementation, 20 des 38 projets d’IPO ont été rejetés ou sujets à de nouvelles évaluations.
Si, au niveau domestique, les autorités chinoises réglementent sévèrement le financement de l’activité économique, c’est que la dépendance énergétique de la Chine va poser des problèmes croissants à la souveraineté nationale. Sur le plan international, par contre, les institutions financières chinoises n’ont plus aucune contrainte pour investir dans les projets les plus discutables, tant d’un point de vue social qu’environnemental. C’est ce que constate le rapport, qui signale que la Chine ne fait dans ce domaine aucun effort pour que les entreprises chinoises s’engagent à adopter les Principes d’Équateur, qui deviennent un standard des grandes institutions financières.
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