Soit, les États-Unis vont avoir dans les années qui viennent des déficits records. Un total de près de 3 000 milliards $ pour les deux premières années du mandat Obama, difficile à imaginer pour nous. Mais par contre, il semble que les investissements qui expliquent ces déficits seront pas mal plus rentables que nos investissements dans les infrastructures routières.
En effet, la manne de l’administration étatsunienne est judicieusement utilisée pour développer une économie plus verte. Nous avons déjà parlé, dans notre blogue, des nombreuses subventions à l’industrie automobile pour concevoir et développer des véhicules hybrides ou électriques ainsi que les investissements massifs dans les énergies renouvelables. Aujourd’hui c’est à la modernisation du réseau électrique que le gouvernement s’attaque.
Un nouveau programme de subventions de 3,2 milliards $ vient d’être annoncé pour les transporteurs et distributeurs d’énergie. Il faut d’abord préciser que les sommes impliquées dans la modernisation du réseau sont pas mal plus importantes, puisque ce dernier programme ne s’intéresse qu’aux projets « intelligents » du réseau électrique. Des investissements plus importants sont aussi prévus dans la construction des réseaux de transport comme ceux qui traversent le Québec. Auparavant, avec les centrales au charbon ou au mazout, c’était la source énergétique qui cheminait par rail jusqu’aux grands centres urbains, où étaient installées les centrales énergétiques. Aujourd’hui, où l’on veut développer les énergies renouvelables telles que le vent et le solaire, c’est plutôt l’énergie qui sera acheminée des lieux de production vers les lieux d’utilisation. D’où un vaste programme d’extension du réseau, dont le Québec devrait vraisemblablement profiter, étant donné sa spécialisation dans ce domaine.
Mais le nouveau programme d’investissement dans le réseau « intelligent » vise le créneau plus technologique des « compteurs intelligents », c’est-à-dire d’appareils électroniques qui permettront aux clients du réseau d’acheter mais aussi de revendre des surplus d’électricité produites par des panneaux photovoltaïques, par exemple. Ils permettront aux distributeurs et aux clients de gérer de manière différenciée le prix de l’énergie selon les heures de la journée, favorisant ainsi une diminution des pointes d’utilisation, dont les coûts économiques et environnementaux sont particulièrement élevés. Lors de ces pointes d’utilisation, par nature variable, le distributeur doit puiser l’énergie dans des sources annexes ayant un coût d’exploitation plus important parce que non utilisé de manière efficace. On le sait au Québec, où nous avons construit un « éléphant blanc » pour servir de centrale d’appoint. Ces centrales sont aussi plus polluantes du fait qu’elles sont généralement alimentées en énergie fossile, tout à fait appropriée pour répondre à une demande variable.
Les compteurs intelligents devraient permettre d’indiquer en temps réel au consommateur le nombre de kWh consommé par chaque équipement et l’inciter à en rationaliser l’usage. Ces compteurs affichent la consommation des jours précédents et la consommation en temps réel du bâtiment. Dans la mesure où le prix de l’énergie offerte varie en fonction de son coût de production (plus élevé en période de pointe et moins élevé en période de faible utilisation) les gestionnaires de bâtiments sont incités à programmer leurs équipements en fonction des périodes tarifaires.
Ces compteurs envoient également de l’information au gestionnaire du réseau et celui-ci peut le cas échéant déconnecter momentanément (quelques minutes) certains appareils chez l’utilisateur au cas où il rencontrerait des difficultés pour satisfaire la demande. Bref, ces appareils plus intelligents devraient permettre d’améliorer la productivité des réseaux et l’efficacité énergétique des ménages.
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