La rencontre des ministres des Finances du G20, réunis à Saint Andrew, en Écosse, au début du mois de novembre ne semble pas avoir répondu aux attentes des nombreux observateurs intéressés. Tant sur la question de la réglementation des marchés financiers que sur celui du réchauffement climatique, les ministres des Finances se sont contentés de jouer leur rôle de grands argentiers obnubilés sur le court terme, sans vision sur le long terme.
Le mouvement syndical mondial a accueilli favorablement la seule décision importante qui soit sortie de ce cénacle, soit de placer l’emploi au cœur de l’agenda pour la reprise et de « maintenir le soutien gouvernemental à la reprise jusqu’à ce qu’elle soit assurée ». Les ministres auraient décidé, en outre, que l’OIT jouerait un rôle dans l’évaluation de l’efficacité des politiques du G20 en vue de garantir « une croissance forte, durable et équilibrée »; mais il faudra voir si l’OIT pourra faire entendre sa voix ou si les véritables acteurs dans ce processus resteront le Fonds monétaire international et la Banque mondiale.
Toutefois, plusieurs questions fondamentales sont restées sans réponse à la réunion à Saint Andrews. La Confédération syndicale internationale est particulièrement préoccupé par le fait qu’aucun engagement concret n’a été pris en termes de dégagement de fonds ni de réductions des émissions qui devront être adoptées lors de la Conférence de Copenhague le mois prochain.
« Les finances s’avéreront primordiales dans le succès ou l’échec du Sommet sur le climat à Copenhague en décembre, et l’absence d’engagements clairs lors de la réunion du G20 de ce week-end par rapport au financement au sein des économies industrialisées ou pour aider les économies en développement à emprunter une voie de développement à faibles émissions de carbone ne présage rien de bon pour Copenhague » a affirmé Guy Ryder.
Dans le domaine de la réglementation des marchés financiers, la rencontre de Saint Andrews n’a accouché de rien, sauf de paroles et d’intentions creuses. Le Conseil de stabilité financière (CSF), à qui a été attribué un rôle majeur dans la mise en œuvre de la nouvelle architecture pour la réglementation financière, continue de mener ses opérations à huis clos. Les syndicats ont également fait part de leur consternation face à l’absence de progrès par rapport à une taxe sur les transactions mondiales, pourtant défendue par le Premier ministre britannique, hôte du Sommet.
« Le FMI, qui a été chargé de formuler des recommandations en la matière, s’est traditionnellement opposé à une telle taxe et semble à présent guider le G20 vers une faible option qui ne générerait pas beaucoup de fonds ni ne garantirait pas que les banques contribuent à payer la crise qu’ils ont provoquée. Ceci ne ferait qu’alourdir davantage le fardeau déjà énorme des travailleurs/euses et contribuerait peu, voire aucunement, à freiner la spéculation destructive », a affirmé John Evans, secrétaire général de la Commission syndicale consultative auprès de l’OCDE.
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