L’auteur invité est Julien Morel, animateur du site Blog Sequovia
Malgré les progrès constatés dans de nombreux domaines ces 25 dernières années, les disparités entre les pays riches et pauvres en matière de bien-être continuent d’être grandes, selon l’indice de développement humain (IDH) publié le 5 octobre 2009, prenant en compte des données de 2007.
L’IDH est un indicateur composite du bien-être de la population qui regroupe l’évaluation de l’espérance de vie, de l’alphabétisation, de la scolarisation et du PIB par habitant. Il a été calculé cette année pour 182 pays et territoires.
Nouveau classement
Ce nouveau classement se base sur des données de 2007, et ne prend donc pas en compte les effets de la crise alimentaire de 2008 et la crise financière. Les trois pays qui arrivent en tête du classement de l’IDH sont, dans l’ordre : la Norvège, l’Australie et l’Islande. […]
Cinq pays ont gagné au moins trois places par rapport à 2006 : la Chine, la Colombie, la France, le Pérou et le Venezuela. Cela s’explique en grande partie par l’augmentation des revenus et de l’espérance de vie et, dans le cas de la Chine, de la Colombie et du Venezuela, par les améliorations en matière d’éducation.
En Afrique subsaharienne, le Ghana a gagné deux places (grâce à des améliorations en termes d’éducation), tandis que le Tchad, Maurice et le Swaziland ont reculé de deux rangs. Par ailleurs, sept pays ont chuté de plus de deux places : le Luxembourg, Malte, l’Équateur, le Liban, le Belize, les îles Tonga et la Jamaïque.
Les trois pays figurant en bas du classement de cette année sont, dans l’ordre : le Niger, l’Afghanistan (inclus pour la première fois depuis le Rapport de 1996) et la Sierra Leone.
L’avis Sequovia
L’IDH est un indicateur essentiel de la qualité de vie d’un pays. Mais il n’est pas le seul, et il ne peut pas refléter entièrement tous les paramètres relatifs à un « développement humain » (mais ceci est vrai dans le cas de tout indicateur). De plus, ce rapport repose sur des chiffres récoltés en 2007, soit avant la crise alimentaire et financière mondiales. On se doit donc logiquement de peser les conclusions de ce rapport.
Voici donc les principales données qu’ils nous semblaient intéressantes de relever :
• Les tendances de l’IDH depuis 1980 montrent que l’IDH ne fait qu’augmenter de 15% dans la plupart des pays du monde.
• Cependant, les progrès ont été beaucoup moins marqués dans l’éducation et la santé que dans les revenus.
• De plus, sur les quatre critères pris en compte dans l’IDH (taux d’alphabétisation, taux de scolarisation, espérance de vie et PIB par habitant en parité de pouvoir d’achat), la différence se creuse entre pays du Sud et pays du Nord :
o Un enfant né au Niger peut à présent espérer vivre jusqu’à 50 ans, soit 30 ans de moins qu’un enfant né en Norvège.
o Les différences de revenu par habitant sont abyssales : pour un dollar par personne gagné au Niger, 85 dollars américains sont gagnés en Norvège.
o Un adulte sur cinq est illettré dans les pays à l’IDH moyen, contre un sur deux dans les pays à l’IDH faible, alors que ce phénomène reste marginal ailleurs.
• A la suite de la commission Stiglitz, on peut constater que le PIB n’est pas un indicateur pertinent pour mesurer le développement humain de la société, et les écarts entre PIB PPA (parité en pouvoir d’achat) par habitant et IDH peuvent être élevés : 20 places de gagnées pour l’Australie, 17 pour la France et 44 pour Cuba, alors que les pays de l’OTAN perdent en moyenne 30 places, et le Gabon, l’Angola et le Swaziland dégringolent eux aussi.
Compléments d’information
Le PNUD réunit dans son rapport complet des éléments sur les conséquences de phénomènes complémentaires intéressants (mouvements humains, éducation, chômage, conflits, insécurité, aide publique au développement, dates de ratification des traités sur les droits de l’homme et la migration, taux de croissance de l’IDH).
J. Klugman a souligné que les révisions et les mises à jour des données impliquent que l’IDH soit soumis à des ajustements, et demande instamment aux lecteurs de ne pas comparer l’IDH de cette année avec ceux publiés dans les rapports précédents, mais de se référer directement au Rapport 2009, qui contient des chiffres révisés et mis à jour depuis 1980.
Cette année, un effort particulier a été fait sur la corrélation entre mobilité et IDH, à travers un rapport intitulé « Lever les barrières : mobilité et développement humains ».
On trouve le texte original, avec le tableau mentionné dans ce texte, sur le site du Blog Sequovia
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