« Nous vivons une crise de civilisation qui appelle un projet de civilisation. Si cette idée s’impose peu à peu dans tous les milieux, elle reste trop souvent à l’état de discours. Les mesures prises ne sont pas à la hauteur des périls. La petite musique d’un “business as usual”, certes plus vert et plus social, revient comme une antienne, faisant fi des leçons des crises. » Cet appel d’urgence nous vient de Claude Alphandéry, président d’honneur de France Active (créée par la Caisse des Dépôt et Consignation, l’association France Active a pour mission de lutter pour l’insertion par l’économique) et initiateur du Labo de l’économie sociale et solidaire.

Le Labo de l’économie sociale et solidaire est une démarche participative française qui vise à mobiliser les acteurs socioéconomiques autour de 50 propositions fortes en faveur de l’ESS et à les installer dans le débat public. La démarche se déroule en trois temps : d’abord la mobilisation des acteurs autour d’un appel sur 50 propositions pour changer de cap ; le deuxième temps, qui se poursuit jusqu’au 31 décembre, consiste à la mise en débat de ces propositions sur lesquelles les internautes sont invités à réagir, commenter ou même à contre-proposer à leur tour ; dans un troisième et dernier temps, une plateforme partagée de messages clefs et de propositions sera formalisée et une action publique d’ampleur sera menée au premier semestre de 2010.

Bien que s’adressant principalement aux Français, le débat est ouvert à toutes personnes convaincues de la nécessité de « rassembler une grande diversité d’initiatives économiques, ni publiques, ni capitalistes, qui cherchent à produire, consommer et décider autrement, de manière plus respectueuse des hommes, de l’environnement et des territoires. »

Regroupées en une douzaine de grands thèmes (par exemple « Pour un New Deal d’intérêt général » ou « Pour un État investisseur social »), les 50 propositions appellent à repenser notre façon de concevoir la vie économique actuelle. Elles recouvrent tous les aspects de la vie économique contemporaine, permettant ainsi de faire ressortir, pour tous les enjeux cruciaux auxquels nous sommes tous confrontés, d’autres logiques d’action que celles de la concurrence ou de la redistribution.

La parole vous est donnée.