La plus récente réunion du Conseil de l’Europe, en préparation aux négociations du Sommet de Copenhague, a montré qu’une volonté politique donne des résultats concrets. D’abord du côté des constats : les pays du groupe UE-15 (les 15 premiers membres de l’UE) ont atteint ou dépassé leurs objectifs pour la cible de réduction de 8 % des GES en 2012 par rapport à 1990; 10 des 12 membres restant de l’UE ont atteint ou dépasser leurs objectifs pour la cible de réduction de 6 %. Malgré une croissance économique de 44 % entre 1990 et 2007, les 27 pays de l’UE signalent des émissions en 2007 de 12,5 % sous le niveau de 1990.
Ces réductions sont attribuables :
1. pour 6,9 points de % aux mesures et politiques sur l’énergies;
2. pour 2,2 points de % aux échanges de droits internationaux par le biai du Mécanisme de développement propre;
3. pour 1 point de % à des activités de reforestation;
4. pour 1,4 point de % aux échanges du marché de droits d’émission de la bourse du carbone européen;
5. finalement on calcule que 1,6 point de % proviendront des mesures supplémentaires qui restent à prendre.
En prévision des prochaines négociations, les membres de l’UE se sont mis d’accord autour d’un ensemble de principes et de positions communes. On peut noter dans les conclusions des discussions les points forts suivants :
• Les Nations développées devront avoir réduit, par rapport à la référence 1990, les émissions de GES de 25 % à 40 % en 2020 et de 80 % à 95 % en 2050. De leur côté les pays en voie de développement devront infléchir leur prévision de croissance des émissions de 15 à 30 % à l’horizon 2020.
• En 2050 les émissions de GES par habitant ne devront pas dépasser les 2 tonnes de CO2 équivalent. Ceci pour une population estimée à 9,5 milliards d’habitants conduit à des émissions totales de 19 milliards de tonnes de CO2. Pour mémoire et pour le seul dioxyde de carbone, les émissions moyennes en 2008 ont été de 32/6.8 = 4,7 tonnes par habitant. Rajoutez dans les 20 à 30 % pour les autres gaz et vous avez la référence 2008 qui doit se situer autour de 6 tonnes par habitant.
• L’Europe peut s’engager sur un objectif de réduction des émissions de GES de 30 % en 2020 et de 80 à 95 % en 2050 mais à la condition que les pays en voie de développement réduisent leurs prévisions d’au moins 30% à l’horizon 2020.
• Les émissions des transports internationaux doivent être prises en compte de façon autonome, mais les réductions à l’horizon 2020 devront être d’au moins 10 % pour le transport aéronautique et de 20 % pour le transport maritime, par rapport à leur niveau de 2005.
• La déforestation des forêts tropicales devra avoir été réduite de 50% en 2020 et cesser en 2030 au plus tard.
• Les bourses de droits d’émissions de carbone devront être reliées entre elles dans les pays développés dés 2015 et étendues à certains pays en développement dés 2020.
L’ensemble constitue une base solide de discussions, mais le succès ou l’insuccès de Copenhague ne se jouera pas sur les grands chiffres, mais sur les modalités des aides techniques et financières à apporter par les pays développés à ceux en développement comme la Chine, l’Inde ou le Brésil. Le Conseil a bien compris que pour être exigeant il fallait donner l’exemple.
Discussion
Pas de commentaire pour “Copenhague et l’Europe”