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Le samedi 23 avril 2022

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Le sommet de la FAO à Rome

agriculture2Avec plus d’un milliard de personnes sous-alimentées dans le monde, l’organisation onusienne en charge des questions d’alimentation, la FAO, appelle à une augmentation de la production de denrées alimentaires et à un renforcement des investissements en agriculture. Pourtant ,aucun chef d’État ou de gouvernement du G8 (à l’exception de Silvio Berlusconi, le chef de gouvernement du pays hôte) ne s’est déplacé à Rome où se tenait, du 16 au 18 novembre, le Sommet mondial sur la sécurité alimentaire.

« Il ne peut y avoir de sécurité alimentaire sans sécurité climatique », a lancé Ban Ki-moon, qualifiant la crise alimentaire actuelle de « sonnette d’alarme pour demain ». Selon le secrétaire général de l’ONU, les conséquences seront dramatiques pour la production alimentaire mondiale alors que la démographie se poursuit à un rythme soutenu dans les pays en développement. « Si les glaciers de l’Himalaya fondent, cela affectera les moyens d’existence et la survie de 300 millions de personnes en Chine et jusqu’à un milliard de personnes à travers l’Asie ». Les petits paysans africains, qui produisent la majeure partie des denrées alimentaires du Continent et qui dépendent principalement de la pluie, pourraient également voir leurs récoltes baisser de moitié d’ici à 2020. « Nous devons opérer des changements significatifs pour nous nourrir et, plus particulièrement, pour protéger les pauvres et les plus vulnérables », commente Ban Ki-moon.

Le nombre relatif de personne sous-alimentées a diminué dans la dernière décennie, si on ne tient pas compte de la crise économique qui a frappé le monde l’an dernier. Pour les pays en développement, le taux est passé de 20 % à 16 % de la population entre 1990 et 2005. Mais le nombre absolu a augmenté, pour la même période de 826 millions à un peu plus de 1 milliard de personnes. Le pourcentage de personnes sous-alimentées est le plus fort en Afrique subsaharienne (30 %), mais c’est en Asie, plus peuplée, qu’on compte le nombre le plus important de sous-alimentés (642 millions).

En 1996, les Etats membres des Nations unies s’étaient engagés à réduire de moitié (soit de 400 millions, en prenant comme référence la période 1990-1992) le nombre de personnes sous-alimentées en 2015 au plus tard. Alors que la situation alimentaire mondiale était plutôt en amélioration, la récession économique renverse la situation. Les prix des denrées baissent, mais la diminution est loin de compenser la hausse de 2007-2008. En même temps, les flux des soutiens (aides publiques, investissements privés, transferts des migrants, etc.) se tarissent et les exportations ralentissent.

L’élimination de la faim de la surface de la terre nécessiterait, selon les experts de la FAO, 44 milliards de dollars par an d’aide publique au développement qu’il faudrait investir dans les infrastructures, les technologies et les intrants modernes. « Cette somme est modeste quand on sait que les subventions aux producteurs agricoles dans les pays de l’OCDE ont totalisé 365 milliards de dollars en 2007 et que les dépenses pour les armements dans le monde ont atteint 1 340 milliards de dollars la même année », ajoute Jacques Diouf, directeur général de la FAO. Le Sommet mondial s’achève à Rome sur un constat dramatique, déterminé à faire disparaître la faim dans le monde, mais sans apporter de réponses concrètes « au milliard d’affamés » de la planète.

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