Nous savons le rôle que joue la finance dans la vie quotidienne, et en particulier dans les processus de prise de décision des entreprises. Dans les deux dernières décennies, ce rôle a plutôt été néfaste. Depuis peu, cependant, les acteurs du mouvement de la finance responsable commencent à faire en sorte que la protection des valeurs monétaires ne se fassent plus aux dépends des valeurs sociales des épargnants.
Une Chaire sur la finance responsable
La Chaire d’éthique appliquée de l’Université de Sherbrooke vient récemment de renouveler sa mission en adoptant un nouveau programme de recherche et d’intervention à vocation sociale, économique et environnementale. Afin d’atteindre les objectifs qu’elle s’est fixée, la Chaire d’éthique appliquée s’est dotée de trois pôles de recherche. C’est plus particulièrement du troisième pôle que je veux vous parler : il porte sur l’éthique et la finance socialement responsable. Ce nouveau pôle de recherche a été créé dans le but de développer des outils qui intègrent les préoccupations sociales, économiques et environnementales dans le processus de décision de placement ou d’investissement. Parmi les partenaires de ce pôle, on trouve la SGF, Investissement Québec et les outils financiers mis sur pied à l’initiative de la CSN (Fondaction, la Caisse d’économie solidaire et Bâtirente).
Depuis sa création, les membres de la Chaire ont développé un répertoire exhaustif des sites Internet qui contribuent à la diffusion de l’information sur la FSR. Cet outil de travail devrait permettre une meilleure compréhension des divers concepts qui sont associés à la FSR. Espérons qu’il amènera les chercheurs et les gestionnaires du milieu de la finance à s’intéresser aux initiatives en ce domaine, tant au Québec qu’à l’échelle mondiale.
Les acteurs du placement responsable appui le projet de la santé d’Obama
Ce que les médias québécois nous transmettent de la lutte politique opposant les partisans et les adversaires des réformes de l’Administration Obama sont principalement le résultat de la puissante machine de communication de la droite étatsunienne. Grassement alimentés par les centaines de millions de la Chambre de commerce des États-Unis, les adversaires des réformes ont envahi l’espace public. Pourtant, derrière cette mainmise du débat public par la droite ultralibérale, qui représente l’archétype du modèle étatsunien, on commence à apercevoir des changements en profondeur de la culture économique qui émergent chez nos voisins.
Outre le fait que le capital financier démesuré avancé par la Chambre de commerce dissimule mal la perte de plus en plus importante de son capital social (voir nos textes sur les défections croissantes de cette représentante plus que centenaire du capitalisme étatsunien), c’est maintenant au tour des représentants du capital de sonner la fin de la récréation pour les fanatiques du marché. Les premiers à sonner la cloche sont les représentants de l’Interfaith Center on Corporate Responsibility (ICCR), qui regroupe 275 gestionnaires d’actif provenant de diverses communautés religieuses étatsuniennes, qui ont publiquement pris position en faveur de la réforme sur la santé.
La lettre signée par les représentants de l’ICCR interpelle 36 grandes entreprises, qui se sont déclarées en accord avec les principes de la réforme sur la santé, en leur demandant de se distancer publiquement des positions extrémistes de la Chambre de commerce, dont ils sont membres. La lettre souligne « we have come to the conclusion that some kind of public option or an effective equivalent is necessary », dénonçant les prises de position de la Chambre de commerce comme étant délibérément mensongère.
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