Dans un rapport publié mardi 10 novembre, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) propose de profiter de la récession économique pour lancer une révolution énergétique mondiale d’ici à 2030 et ainsi éviter des « dommages irréparables » sur l’environnement. Coût de l’opération : 10 500 milliards $ (ou 10,5 billions $). C’est le montant estimé nécessaire par l’AIE pour permettre aux États d’infléchir leurs politiques énergétiques.
Ces investissements devraient permettre aux pays de pouvoir infléchir leur modèle de production et de consommation énergétique. Pour cela, près de la moitié de ces fonds (4 700 milliards) devraient être investis dans les transports, le reste devant être ventilé entre la construction immobilière (2 500 milliards), les centrales électriques (1 700 milliards) ou les biocarburants (400 milliards), indique l’AIE, qui représente les intérêts des pays consommateurs de pétrole. Dans le cas contraire, la température globale pourrait croître de 6°C d’ici à 2030. « Le temps de l’action est arrivé », affirme l’AIE, qui me fait pas généralement partie des organisations « militantes » dans la lutte aux changements climatiques. Mais, alors que se profilent les négociations sur le climat de Copenhague, l’AIE donne un signal supplémentaire de la prise de conscience généralisée qu’il est plus que temps de préparer activement l’après-pétrole.
Pour l’Agence, « la récession mondiale (…) nous donne une fenêtre de tir étroite mais sans précédent pour concentrer les investissements sur les technologies faiblement émettrices de CO2 ». En effet, pour la première fois depuis 1981, la consommation énergétique mondiale connaîtra une baisse par rapport à l’année précédente. Seulement, une fois la reprise en marche, la demande mondiale d’énergie repartira à la hausse, et devrait croître de près de 40 % d’ici à 2030, avertit l’AIE.
Face à l’urgence climatique, l’AIE préconise ce qui s’apparente à un véritable plan de relance vert, destiné à limiter à 2°C le réchauffement global d’ici 2030. Premier visé, le secteur des transports. Objectif : porter la part des véhicules électriques et hybrides à 60 % du marché automobile dans les vingt ans, contre seulement 1 % actuellement. Dans le secteur de la construction, l’objectif est d’améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments. Enfin, les investissements pour le développement des centrales électriques devraient viser à atteindre une part de 60 % d’énergies « propres » (renouvelables et nucléaire) dans la production mondiale d’électricité.
L’AIE assure que les dépenses engagées seront « amplement compensées » par les économies d’énergie et la réduction de la facture de combustibles fossiles. D’après son rapport, les dépenses énergétiques de l’industrie, du transport et de l’immobilier s’en retrouveront allégées de 8 600 milliards $ d’ici à 2030.
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