Depuis dix ans, le Regroupement pour la Responsabilité Sociale des Entreprises (RRSE) a influencé plusieurs grandes entreprises canadiennes et a soulevé divers enjeux de responsabilité sociale des entreprises sur la place publique. C’est le projet du Suroît, en 2004, qui marquera un tournant pour le RRSE. En effet, le dépôt d’un mémoire à la Régie de l’énergie et les nombreuses interventions des membres du RRSE dans les médias ont entraînées à l’époque de fortes pressions de la société civile, forçant le gouvernement et Hydro-Québec à reculer sur la mise en place du projet contesté d’une nouvelle centrale au gaz. Nous leur devons une fière chandelle lorsque l’on voit le fiasco financier de l’éléphant blanc de la centrale de Bécancour.
Le RRSE est un regroupement de communautés religieuses, d’organismes et d’individus dont le but est de promouvoir la responsabilité sociale des entreprises par l’actionnariat engagé. Fondé en 1999, le RRSE travaille de pair avec plusieurs partenaires tels que Bâtirente, ICCR, SHARE et, avec leur support, a dialogué avec de nombreuses entreprises et traité d’enjeux aussi diversifiés que le respect des droits de la personne, des conventions de l’ONU, des normes du travail, du respect de l’environnement et des meilleures pratiques de gouvernance d’entreprises. Le RRSE est signataire des Principes pour l’investissement responsable de l’ONU.
« Après tous nos efforts, nous sommes fiers d’affirmer que le RRSE a eu un impact significatif sur des dossiers majeurs permettant d’améliorer l’environnement et le cadre de vie des populations », explique sœur Esther Champagne, présidente du RRSE.
Depuis sa création il y a dix ans, le RRSE a enregistré des succès impressionnants auprès d’entreprises telles que La Baie, Alcan, Bombardier et Rona. La victoire contre le projet d’Hydro-Québec reste l’une des belles réussites de la voie choisie par ces communautés. Le projet du Suroît allait vraisemblablement causer une augmentation de 2,5 % des gaz à effet de serre au Québec, réduisant ainsi les efforts collectifs pour atteindre les objectifs du protocole de Kyoto. « Pour les membres du RRSE, détenteurs d’obligations d’Hydro-Québec, il était inconcevable d’appuyer un tel projet qui allait à l’encontre de nos valeurs » affirme sœur Champagne.
Cette année, plusieurs dossiers préoccupent le RRSE. C’est ainsi que le regroupement suivra attentivement un dossier touchant l’exploitation sexuelle des enfants et le rôle que peuvent jouer les transporteurs aériens canadiens dans sa prévention. « Devant le constat accablant de la croissance significative du tourisme sexuel, nous croyons que les transporteurs aériens peuvent intervenir et contribuer à la dénonciation de cette pratique, entre autres, en diffusant de l’information à leurs passagers », mentionne Mme Champagne. À cet effet, le RRSE rencontrera, sous peu, les grandes entreprises aériennes telles que Transat, Air Canada et WestJet.
D’autres entreprises et enjeux seront également suivis de près, tels que Barrick Gold et sa mine de Pascua-Lama au Chili ainsi que Talisman au sujet d’une étude portant sur le consentement libre, préalable et éclairé (CLPÉ) des communautés autochtones.
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