Dans les semaines qui ont précédé le début des négociations, plusieurs grands pays émergents se sont engagés dans des cibles de réductions. Bien qu’il s’agisse d’une cible d’intensité, ou de réduction relative (45 à 50 % de réduction d’émission de GES par unité de PIB), les engagements de la Chine ont donné un signal fort qui va pouvoir rallier plusieurs autres pays, y compris les États-Unis dont le Congrès exigeait un traité avec des engagements des pays émergents avant d’y mettre la signature des États-Unis.
Le Premier ministre indien, Manmohan Singh, a annoncé pour sa part qu’il participera aux deux derniers jours du sommet de l’ONU sur le climat, les 17 et 18 décembre, soit les jours où les ultimes négociations joueront l’issue de la Conférence. L’Inde a annoncé son intention de diminuer significativement ses émissions de GES. Le ministre de l’Environnement a évoqué un objectif non contraignant de réduction de 20 % à 25 % de son intensité carbone d’ici 2020, par rapport aux niveaux de 2005. Il faut comprendre que si les émissions de l’Inde le place au 5e rang des pollueurs, c’est dû au fait de ses 1,2 milliard d’habitants, dont les émissions sont d’environ 1 tonne par an. En comparaison, les moyennes sont de 11 tonnes par habitant pour le Québec, 20 tonnes pour les Etats-Unis, 26 tonnes pour le Canada sans le Québec et de 71 tonnes pour l’Alberta. On peut comprendre aisément que l’effort à consentir ne peut pas être le même ! Que la riche Alberta, qui a fait disparaître sa dette grâce à l’entrée massive de pétrodollars, pourrait canaliser une partie de ces derniers dans la lutte aux changements climatiques plutôt que travailler à faire capoter les négociations sur le climat.
C’est en raison de cette inégalité fondamentale que les grands pays émergents ont constitué un front commun en vue du sommet de Copenhague lors d’une réunion discrète de 48 heures à Pékin la semaine dernière. Des responsables chinois, indiens, brésiliens, sud-africains et soudanais – le Soudan préside le groupe des 77 pays en voie de développement – se sont entendus sur la nécessité pour les pays occidentaux de fournir l’argent et la technologie pour aider les pays en voie de développement à combattre le réchauffement climatique mondial.
La Chine est le premier émetteur mondial de gaz à effet de serre (GES) et l’Inde le cinquième (le classement ne semble pas faire consensus), tandis que le Brésil en produit aussi un volume considérable via la déforestation de l’Amazonie. Ces trois pays sont, avec l’Afrique du Sud, soumis à de fortes pressions internationales pour réduire leurs émissions de GES et annoncé leur intention de le faire, mais estiment que les pays riches, collectivement, ne montrent pas l’exemple.
« L’objet de la réunion était de se préparer et de contribuer à une issue positive, ambitieuse et équitable à Copenhague », ont déclaré leurs représentants dans un communiqué publié à l’issue de la rencontre de Pékin.
Discussion
Pas de commentaire pour “Copenhague 2 Les grands pays émergents s’engagent”