À l’occasion de la Conférence sur le climat, l’opportunité était trop belle pour la laisser passer. L’Organisation météorologique mondiale (OMM), qui est l’organisme des Nations Unies faisant autorité pour les questions relatives au temps, au climat et à l’eau, a annoncé que la présente décennie 2000-2009 s’avère être la plus chaude depuis 1850, date à laquelle ont débuté les relevés instrumentaux compilées par l’Organisation. Selon l’OMM, la température moyenne présente actuellement une anomalie de 0,2°C par rapport à la normale calculée pour la période 1961-1990. La décennie 2000-2009 a été plus chaude que la précédente (1990-1999), laquelle était déjà plus chaude que la décennie 1980-1989.

Des températures supérieures à la normale ont été relevées cette année un peu partout dans le monde. Alors que c’est elle qui porte actuellement le plus lourd fardeau des responsabilités dans le réchauffement climatique, seule l’Amérique du Nord (États-Unis et Canada) a connu des températures inférieures à la moyenne; mais 2009 devrait être l’année la plus chaude de l’histoire dans de vastes régions d’Asie méridionale et d’Afrique centrale.

Plusieurs régions du monde ont connu des phénomènes météorologiques extrêmes, notamment des crues dévastatrices, de graves sécheresses, des blizzards et des vagues de froid ou de chaleur qui ont été relevés dans de nombreuses régions du monde. Cette année en particulier, les épisodes de chaleur extrême ont été plus fréquents et plus intenses dans le sud de l’Amérique du Sud, en Australie et en Asie méridionale. La Chine a connu la pire sécheresse des 50 dernières années: le niveau de l’eau n’avait jamais été aussi bas depuis un demi-siècle sur certains tronçons des rivières Gan et Xiangjiang.

En Afrique de l’Ouest, des précipitations intenses et abondantes ont entraîné en septembre des inondations qui ont touché plus de 100 000 personnes. La situation la plus critique a été observée au Burkina Faso, où le cumul de pluie a atteint 263 mm en moins de 12 heures, pulvérisant un record vieux de 90 ans. Plus au sud, en Zambie et en Namibie, des pluies torrentielles ont fait déborder des cours d’eau, inondant habitations et terres agricoles et touchant près d’un million de personnes.

L’étendue de la banquise de l’Arctique accuse depuis au moins 30 ans un recul spectaculaire, qui atteint son paroxysme en été, pendant la saison de la fonte des glaces. En 2009, la superficie minimale était de 5,1 millions de km2 contre 4,3 millions de km2 en 2007, année record, et 4,67millions de km2 en 2008, ce qui classe la banquise de l’Arctique cette année au troisième rang des moins étendues depuis le début des observations par satellite, en 1979.

Selon le blogue Climate Progress, qui cite les données de du NOAA’s National Climatique Data Center, la décennie 2000-2009 aurait connu une température moyenne de 0.96 degré F au-dessus de la température moyenne du 20e siècle. Malgré ces faits démontrés hors de tout doute, il est évident que les « négationnistes » et autres sceptiques poursuivront avec toute la mauvaise foi dont ils sont capables, avec l’esprit et l’âme complètement carbonisés par les intérêts qu’ils défendent, de nier le réchauffement climatique. Ils n’en seront que plus déconsidérés.