La semaine dernière, la Confédération syndicale internationale a présenté la position du mouvement syndical dans le cadre de la Conférence. Elle souligne le besoin de réduire au plus vite les émissions des pays développés, de financer les mesures d’adaptation des pays en développement, de créer des emplois verts et décents et de mettre en place des politiques de « transition juste », au moyen d’investissements dans des technologies à faible intensité de carbone pour diminuer l’empreinte écologique des industries existantes.
Des centaines de militants syndicaux sont présents à Copenhague pour la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique et maintiendront la pression sur les dirigeants des pays du monde pour qu’ils s’engagent à veiller à ce que la transition vers des économies moins émettrices en carbone et plus adaptées au changement climatique s’accompagne de justice sociale.
C’est le sens de la déclaration de Anita Normark, présidente du Conseil de Global Unions et secrétaire générale de l’Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB) : « La lutte en réponse au changement climatique doit être menée au niveau des collectivités et des lieux de travail. Bien que des mesures fortes de la part des dirigeants politiques réunis à Copenhague à l’occasion de la Conférence de l’ONU sur le changement climatique soient essentielles pour nous mettre sur la voie, elles ne seront pas suffisantes pour réaliser les objectifs en matière de changement climatique : Pour relever ce défi, il nous faut renforcer la solidarité et la participation en créant des emplois durables et en soutenant la démocratie. »
En fait, selon les travaux réalisés par le Center for American Progress (CAP), un accord international fort qui se conclurait à Copenhague permettrait de relancer le développement économique sur de nouvelles bases, plus durables, créatrices d’emplois. Le rapport du CAP, présenté la semaine dernière à Copenhague, signale que 19,7 millions d’emplois seraient créés dans la foulée des engagements des neuf pays du Glbal Climate Network (Etats-Unis, Grande=Bretagne, Allemagne, Nigéria, Afrique du Sud, Inde, Chine Australie et Brésil). La création d’emplois serait d’autant accélérée que les nouvelles technologies propres mises en ouvre par ces pays trouveraient de nouvelles applications dans les autres pays.
Par exemple, le seul programme de 4,5 milliards $ des États-Unis visant à développer un réseau électrique « intelligent » (smart grid technology), dans le cadre du programme de relance, va créer près de 280 000 emplois, dont 140 000 sont déjà à l’œuvre. On s’attend en outre à plus de 100 000 emplois supplémentaires dans la foulée de l’exportation de ces innovations à l’étranger.
Dans un contexte où l’Organisation internationale du travail s’attend à ce qu’entre 18 et 50 millions de nouveaux chômeurs s’ajoutent dans le monde en 2009, il faut saisir « l’occasion de la nécessité » et faire de la lutte aux changements climatiques une priorité pour l’emploi et pour un avenir viable. Le passage à une économie faible en carbone a le potentiel de créer des dizaines de millions d’emplois dans tous les pays, mais il est absolument nécessaire que ce soit d’abord les États qui soient les moteurs de ce changements, comme ils l’ont été dans le vaste mouvement de reconstruction de l’après-guerre.
Selon le CAP et le Political Economy Research Institute, on estime que l’American Clean Energy and Security Act devrait créer au total 2,5 millions d’emplois aux Etats-Unis, dont 1,7 million de nouveaux emplois à faible intensité en carbone.
On peut obtenir le rapport complet du CAP en cliquant ici.
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