Alors que circule un texte de discussion dans lequel on ne trouve pas de cibles fixes de réduction pour 2020 et 2050, deux appels ont été lancés dans les médias, provenant de grandes entreprises internationales, pour demander aux 192 pays présents à Copenhague de signer une entente forte, avec des cibles contraignantes.

Le premier de ces appels provient de l’organisation britannique Prince of Wales’s Corporate Leaders Group in Climate Change. Signé par quelques leaders du monde de la grande entreprise (des États-Unis, de la Grande-Bretagne et d’ailleurs), l’appel souligne qu’il est nécessaire que le monde s’engage fermement dans la lutte au réchauffement climatique en signant à Copenhague une entente ambitieuse, solide et équitable. Les leaders économiques y affirment que le monde ne peut continuer à se développer durablement sans s’assurer que les températures se stabilisent. Ils soulignent également que la sortie de la récession actuelle doit tenir compte de ces enjeux en permettant de s’engager dans une transition vers une économie à faible intensité en carbone.

Pour eux, un échec à la Conférence de Copenhague signifierait des temps d’incertitude et une perte de confiance dans l’avenir que nous ne pouvons pas nous payer. À l’inverse, disent ces leaders, une entente effective permettrait de donner aux entreprises un signal clair sur le long terme, créant ainsi les conditions pour une dynamique de changement global dont le monde a besoin. Pour être effective, il faut des cibles précises, qui tiennent compte des recommandations des scientifiques, de manière à ne pas atteindre le seuil au-delà duquel le climat risque de se dérégler. L’appel a reçu l’appui de plus de 700 grandes entreprises.

Le deuxième appel provient de 186 investisseurs institutionnels (parmi lesquels on trouve Bâtirente, institution financière créée par la CSN), gérant ensemble des actifs de 13 000 milliards $. On trouve dans ce document la perspective du groupe des investisseurs institutionnels sur les changements climatiques avec un ensemble d’éléments que devraient contenir une entente sur le climat. Pour eux, une entente claire et crédible sur le long terme est nécessaire pour permettre d’intégrer dans les processus d’analyse financière des critères liés aux changements climatiques ainsi que pour canaliser suffisamment de capitaux pour une transition vers une économie à faible intensité de carbone et vers des besoins en mesures d’adaptation.

Dans une perspective d’analyse de risque sur le long terme, ces investisseurs institutionnels soulignent qu’il est primordial que les émissions de GES soient réduites de façon importante pour éviter des changements climatiques catastrophiques aux conséquences économiques et sociales imprévisibles. Comme pour l’appel précédent, les signataires s’accordent sur des réductions globales de 50-85 % pour 2050, avec des cibles de 80-95 % pour les pays développés, et des cibles intérimaires de 25-40 % pour 2020.