Nous savons le rôle que joue la finance dans la vie quotidienne, et en particulier dans les processus de prise de décision des entreprises. Dans les deux dernières décennies, ce rôle a plutôt été néfaste. Depuis peu, cependant, les acteurs du mouvement de la finance responsable commencent à faire en sorte que la protection des valeurs monétaires ne se fassent plus aux dépends des valeurs sociales des épargnants.

Lettre à Barrick Gold

Bâtirente et les Placements NordOuest & Ethiques font actuellement des représentations conjointes auprès de la société minière Barrick Gold afin de lui exprimer leurs appréhensions en lien avec la poursuite pour diffamation intentée contre Les Éditions Écosociété. Barrick Gold réclame 6 millions de dollars à la maison d’édition et aux auteurs de Noir Canada en lien avec certains passages de ce livre qui suggèrent une responsabilité de l’entreprise minière en lien avec des cas de violations de droits humains.

Bâtirente et les Placements NordOuest & Ethiques, tous deux actionnaires de la société Barrick Gold, craignent que cette action en justice ne constitue un risque à la réputation de l’entreprise. Ce recours, qui a toutes les allures d’une poursuite-bâillon, est susceptible de ternir la réputation de l’entreprise et de nuire au développement de ses affaires. Il constitue en outre une dépense frivole de frais d’avocat. Selon Bâtirente, la libre circulation d’une information indépendante est vitale au développement de l’analyse des risques extrafinanciers des entreprises publiques.

Les acteurs de la FSR s’opposent aux bonus des banquiers

L’annonce de la volonté de la firme Goldman Sachs d’allouer 20 milliards $ en bonus à ses dirigeants et courtiers a fait scandale aux États-Unis. Une firme sauvée de la catastrophe par l’injection massive de capitaux de l’État mais qui s’apprêtait à détourner une partie de ses revenus en salaires faramineux pour une poignée de privilégiés constituait une insulte aux dizaines de millions de citoyens affectés par la crise financière. En réaction à l’opinion publique, Goldman Sachs vient d’annoncer une nouvelle politique de compensation de ses dirigeants, qu’elle a été la première à présenter au vote de ses actionnaires.

Bien que prêt à applaudir à la volte-face de Goldman Sachs, les acteurs de la finance responsable se sont finalement ravisés et rejette la proposition présentée parce qu’elle ne s’applique qu’aux dirigeants, qu’elle ne s’applique que pour un an et qu’elle laisse la voie libre aux compensations exagérées accordées aux courtiers de l’institution qui sont les principaux responsables de la spéculation abusive des dernières années. Comme le déclare John Harrington, p-dg de Harrington Investments, « There is a complete disconnect between the salaries and bonuses paid to top executives and traders at Goldman and the economic reality of millions of working Americans. These are the very people that have pushed US economic security to the brink. » Et M. Harrington de conclure : « Our proposal would at least require the top management to hold on to their stock positions after retirement, adding an incentive to create a more long-term outlook for the company and benefit shareholders. In the absence of a requirement to hold on to the shares after retirement, the executives will have continued incentives to manipulate short-term profits once their ability to sell bonus shares ripens. »