Après une année 2009 où la spéculation boursière est repartie dans sa frénésie habituelle, le débat sur les bonus pharamineux accordés aux spéculateurs reprendra de plus belle en 2010. Aux États-Unis, les grandes institutions financières ont mis de côté des milliards de dollars pour faire en sorte que 2009 éclipse le niveau de compensation record de 2007.
Parmi ces institutions, ce sont celles qui ont profité de la manne du gouvernement, donc des contribuables, qui posent problème. C’est le cas de l’assureur AIG qui, on se rappelle, pour éviter la faillite suite à son incapacité de remplir ses obligations d’assureur des défauts de paiement des produits financiers toxiques, avait été carrément nationalisé par l’État fédéral. Aujourd’hui, AIG veut récompenser ses courtiers spéculateurs avec des primes astronomiques. Pourtant on sait que ce mode de paiement encourage la prise de risque inconsidérée, incompatible avec un secteur financier responsable et une croissance soutenable.
Bien que les responsables de la surveillance des compensations au Trésor et à la FED cherchent de nouvelles formules de prime qui seraient corrélées avec l’évolution à long terme de la valeur des actions de l’institution, des pressions énormes proviennent des lobbys financiers pour éliminer ces contraintes. Prétextant que ces primes sont indispensables à la reprise du secteur financier et à la profitabilité des institutions financières, qui pourront ainsi rembourser l’État, ils ont déjà obtenu des exceptions de l’administration et ont commencé à verser des primes de plus de 1,5 millions $ à certains courtiers.
Pourtant, dans deux études dévoilées par le site web Huffington Post’s, il est démontré qu’il y aurait plutôt corrélation négative entre le paiement de primes et le rendement des institutions. Dans l’une de ces études, qui portait sur l’évolution (pour la période 1994-2006) de 1 500 entreprises qui avaient un système de primes aux dirigeants, les 10 % qui signalaient les compensations les plus généreuses avaient en même temps les rendements, de court et de long terme, les plus bas.
« Overall, our results show a strong negative relation between pay and future returns,… [the] highly-compensated CEOs tend to become overconfident, engaging in wasteful capital expenditures and empire building. »
Donc l’argument selon lequel ces primes sont nécessaires pour garder les meilleurs dirigeants, est totalement fausse : au contraire, il faut rapidement faire sauter ces systèmes de compensation pour éloigner ces profiteurs à cravate, ces bougons de la haute finance, qui ont un effet de nuisance dans les entreprises qu’ils dirigent.
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