La crise économique et financière continue à dévoiler ses conséquences catastrophiques. Après le déficit record aux États-Unis de 1 500 milliards de $, c’est au tour de la France et de la Grèce de nous surprendre, ou plutôt de surprendre leurs citoyens. Selon le projet de loi de finances 2010, le ministre du Budget Eric Woerth annonce que le déficit de la France grimperait de 8,2 % du PIB en 2009 à 8,5 % en 2010 ! Même chose pour la Grèce, qui connaîtra le déficit budgétaire le plus élevé en 16 ans.
Le ministre table sur une croissance de 0,75 % en 2010, après une sévère récession cette année (-2,25 %), et espère que la croissance atteindra 2,5 % à partir de 2011. En raison d’importantes pertes de revenus et de dépenses exceptionnelles,
le seul déficit de l’Etat s’établira à 141 milliards d’euros, un seuil jamais atteint. Quant aux comptes de la Sécurité sociale, ils passeront de l’équilibre en 2008 à un déficit de 1,4 % du PIB en 2009, qui continuera à se creuser à 2,3 % en 2010.
La dette publique poursuivra son explosion, passant de 67,4 % du PIB fin 2008 à 77,1 % cette année, puis 84 % l’an prochain, des niveaux inédits. Cette progression continuera ensuite, bien qu’à un rythme moins effréné: 88 % en 2011, 90 % en 2012 et 91 % en 2013. En 2010, la charge de la dette, c’est-à-dire les intérêts payés par la France, s’élèvera à 42,4 milliards d’euros.
Mais en parallèle, la réforme de la taxe professionnelle (impôt foncier des entreprises qui fournissait l’essentiel des revenus des communes) se traduira en 2010 par des allègements d’impôts de 11,7 milliards d’euros pour les entreprises, puis de 7 milliards les années suivantes ! Autre mesure importante du budget, la taxe carbone sera entièrement redistribuée aux ménages, mais pas aux entreprises qui la verseront. Elle représente, elle, 1,5 milliard d’euros supplémentaires dans les caisses de l’État en 2010.
La Grèce n’est guère mieux. La dette de la Grèce est évaluée à 300 milliards d’euros, le plus haut niveau dans l’histoire moderne de la Grèce selon le nouveau vice-ministre socialiste des Finances Philippos Sahinidis. La dette publique représentera 120,8% du PIB en 2010. Le pays a immédiatement été sanctionné par les agences de notation. Ces agences, qui avaient fermé les yeux lorsque les institutions financières prenaient des risques indus en développant des produits financiers toxiques, ont réagi négativement à cette situation en plaçant la dette de la Grèce sous surveillance négative.
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