Au mois de décembre, la Banque du Canada a décidé de laisser inchangé son taux officiel d’escompte à 1/2 % et réitère son engagement à le maintenir à ce niveau jusqu’à la fin du deuxième trimestre de 2010 dans la mesure où il n’y a pas de facteurs nouveaux.

La situation n’a donc pas changé de manière importante depuis l’analyse qu’elle en faisait à l’automne dernier. Bien que le communiqué de la Banque signale que « l’évolution économique mondiale est un peu plus positive et les perspectives à l’échelle du globe sont légèrement meilleures que la Banque ne l’entrevoyait », elle note également que des vulnérabilités considérables subsistent. Par exemple, que la demande intérieure finale gagne en importance au détriment des exportations nettes, se traduisant au troisième trimestre par une croissance du PIB plus faible qu’escompté. Aussi, l’inflation mesurée par l’indice de référence aurait été un peu plus élevée ces derniers mois que la Banque ne l’anticipait. Or, on connaît la relation pour le moins obsessionnelle qui lie l’inflation aux Gouverneurs qui se sont succédés à la Banque du Canada depuis une vingtaine d’années. Il n’y a rien là pour nous rassurer.

Les projections économiques de la Banque ne sont pas très optimistes puisqu’elle s’attend à ce que l’inflation retourne à la cible de 2 % seulement au deuxième semestre de 2011. Sous réserve de ces perspectives, le taux cible de la Banque devrait demeurer au niveau actuel jusqu’à la fin du deuxième trimestre de 2010. En fait les seuls risques à la hausse ou à la baisse de l’inflation semblent liés à la demande mondiale qui pourrait être plus ou moins forte que prévu. Si on lit le communiqué entre les lignes, on sent que la Banque penche plutôt vers des pressions à la baisse. Estime-t-elle, comme plusieurs spécialistes, qu’il y aurait un risque de rechute de l’activité économique mondiale ?

La prochaine date d’établissement du taux cible de la Banque du Canada est le 19 janvier 2010. La Banque en profitera pour dévoiler (deux jours plus tard) son nouveau Rapport sur la politique monétaire qui contiendra la nouvelle projection pour l’économie et l’inflation ainsi qu’une analyse des risques connexes.