L’auteur invité est Denis Richard, président du Conseil québécois de la coopération et de la mutualité (CQCM).
Actuellement, il existe deux sortes de mondialisation. D’une part, une mondialisation de croissance économique, « sans développement », qui repose sur la délocalisation d’entreprises vers des pays où les coûts de production sont toujours de plus en plus bas. Comme l’indique une étude du Worldwatch Institute, cette mondialisation conduit vers un cul-de-sac. D’autre part, il y a une mondialisation fondée sur des rapports équitables entre les pays, entre les partenaires, une mondialisation qui mise sur les ressources humaines, les communautés, les régions et qui tient compte des coûts sociaux et environnementaux du développement.
Invité à prendre part au Forum économique et financier qui sera présidé par le premier ministre Jean Charest, les 20 et 21 janvier à Lévis, le Conseil québécois de la coopération et de la mutualité, que je préside, proposera de miser sur ce deuxième modèle qui est aussi le reflet de nos réussites. Parce que les coopératives et les mutuelles persistent dans le temps, que leur taux de survie est nettement plus élevé que celui des autres types d’entreprises et parce que la progression des emplois nets créés pas elles à progressé du double de ceux de l’économie québécoise de 2003 à 2007. Investissons dans les coopératives pour réussir la relance économique.
Très présentes dans de grandes filières tels que les services financiers avec les caisses Desjardins, les assurances par La Capitale, Promutuel et SSQ Groupe financier, l’agroalimentaire par Agropur, La Coop fédérée et Exceldor, pourquoi ne pas développer de nouvelles filières comme les énergies renouvelables, les services de proximité et les services à la personne à l’aide des coopératives ?
En effectuant ce choix judicieux, la mondialisation deviendrait un tremplin du développement du Québec et du monde. En 2030, le Québec serait le pôle d’excellence coopératif et mutualiste mondial. À partir de Lévis, berceau de la coopération québécoise, le Québec rayonnerait partout dans le monde où ses réseaux d’affaires intercoopératifs lui auront permis de développer des marchés pour les produits québécois tout en ouvrant le Québec à un ensemble de biens, de ressources et d’expertises en provenance de plus de 80 pays.
Le réseau de formation universitaire québécois serait reconnu de par le monde pour l’excellence de sa formation coopérative et l’enseignement que nous aurons prodigué dès l’école primaire aura développé chez les jeunes des habilités à coopérer et entreprendre. En 2030, une première génération de jeunes leaders seraient maintenant à la tête d’un foisonnement de nouvelles entreprises. L’économie de plusieurs régions aurait été transformée par la mise en place de coopératives dans de nouveaux secteurs, par un Québec coop.
Tout ça est possible en faisant des choix judicieux et en misant sur notre savoir faire collectif. Croyez-vous qu’Alphonse Desjardins aurait pensé, il y a plus de cent ans, qu’en 2010 Desjardins serait le premier employeur privé au Québec.
Ça ne fait aucun doute, les coopératives démontrent actuellement que non seulement elles sont des acteurs importants du développement économique mais qu’elles pratiquent aussi la démocratie économique et politique et qu’elles sont socialement responsables. Alors quelle mondialisation choisissez-vous ?
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