En 2010, Hydro-Québec devrait lancer des appels d’offres pour un bloc communautaire de 250 mégawatts du programme de développement de l’énergie éolienne au Québec. Mais les coopératives de développement éolien qui s’organisent actuellement craignent d’être écartées par de grandes sociétés privées qui, en créant des partenariats avec les municipalités, pourront appliquer pour le bloc d’énergie communautaire.
En tout, 11 projets régionaux seront présentés à la Société d’État dans le cadre de son appel d’offres pour la production communautaire d’énergie éolienne. Parmi eux, cinq projets de parcs éoliens coopératifs sont en préparation, au Bas-Saint-Laurent, dont rois projets en provenance de la Matapédia et deux projets en provenance de la Mitis. Comme Hydro-Québec choisira une dizaine de projets seulement pour l’ensemble du Québec, la concurrence sera forte.
Le directeur général de la Coopérative de développement régional (CDR) du Bas-Saint-Laurent, Martin Gagnon, explique que les coopératives ont vainement essayé de regrouper les gens pour déposer des projets communs. « On reste avec un esprit de compétition plutôt que de développement », constate M. Gagnon. Il trouve déplorable que les municipalités et les MRC jouent le rôle de promoteur éolien puisqu’elles sont aussi responsables de la réglementation du zonage. « Qui règle l’éthique dans cela? On ne veut pas remettre en doute la bonne foi de nos élus, mais cela les place dans une drôle de position ».
Le problème est que les grandes compagnies préparent des projets de 24 mégawatts avec des Villes et des MRC qui, sans investir, recevront d’alléchantes redevances. Les vrais promoteurs sont les entrepreneurs privés. Le vice-président de la Société intégrée de développement éolien de la Matapédia (SIDEM) et maire d’Amqui, Gaëtan Ruest, dénonce une situation où les « dés sont pipés » d’avance. « Ce sont des projets en PPP [partenariat public-privé] et il n’y a rien du tout à voir avec le sens même du mot communautaire. On nous appelle régions ressources, mais on nous laisse Gros-Jean comme devant. »
Le maire d’Amqui souhaite rencontrer la ministre Normandeau pour la convaincre de ramener les projets communautaires à l’échelle de la ruralité. « On demande aux gens qui ont le pouvoir de décider de vouloir le faire et le dire à qui de droit, en l’occurrence Hydro-Québec, d’ouvrir la porte. »
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