Selon une vaste étude publiée dans un numéro spécial du journal Science, les zones de pêche de la planète sont en danger. L’enquête montre que 63 % des réserves estimées de poissons dans le monde doivent être reconstituées, afin d’éviter la disparition d’espèces vulnérables. Le principal auteur de l’étude, Boris Worm de l’université canadienne Dalhousie, affirme que « dans toutes les régions, nous constatons toujours une tendance inquiétante vers un effondrement croissant des stocks », ajoute : « Mais cette étude montre que nos océans ne sont pas une cause perdue ».
Dans le cas du thon rouge, cependant, la situation semble être assez dramatique. En effet, au lieu du moratoire conseillé par les scientifiques, les États membres de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (Cicta) ont préféré réduire la pêche de 40 %, à 13 500 tonnes contre 22 000 actuellement, mécontentant à la fois les écologistes et les pêcheurs. C’est ce qu’a révélé la Commission européenne, qui représentait les États membres à la négociation. Rappelons que les quotas n’ont jamais été respectés et que les experts jugent nécessaire à la fois un moratoire permettant la reproduction et une réduction des capacités des flottes de thoniers pour la pêche future.
Pourtant, pour d’autres ressources halieutiques, des progrès importants auraient déjà été faits dans plusieurs régions, dont les États-Unis, l’Islande ou la Nouvelle-Zélande dans le but de reconstituer les stocks dévastés par des décennies de surpêche. Parmi les dix zones de pêche examinées dans le cadre de l’étude, la moitié seraient ainsi parvenues à diminuer le taux d’exploitation, qui est la principale cause de raréfaction ou de disparition des poissons. « Cela veut dire que la gestion dans ces zones ouvre la voie à un rétablissement écologique et économique. Ce n’est qu’un début, mais cela me donne l’espoir que nous avons la capacité de maîtriser la surpêche » affirme encore M. Worm.
Dans une autre étude, des chercheurs ont montré que la restauration écologique sur terre pouvait renverser certains effets, mais pas tous, des dégradations causées par l’homme. Des chercheurs espagnols et britanniques ont analysé 89 bilans de tentatives de restauration dans une grande variété d’écosystèmes du monde, et ont découvert que la biodiversité avait été améliorée en moyenne de 44 %, et que des éléments utiles à l’écosystème comme l’eau, les sols ou le stockage de carbone avaient connu une amélioration de seulement 25 %.
De toute évidence, certaines situations, comme celle de la morue en Atlantique, demande des mesures rapides et radicales.
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