Les pays n’ont plus que quelques jours pour dévoiler les objectifs qu’ils se donnent concernant l’émission de CO2 sur leur territoire. Malgré l’immense déception qui s’était produit à la fin des deux semaines de pourparlers de la Conférence de Copenhague, il en était ressorti quelques maigres résultats, dont celui auquel s’étaient engagés les pays de dévoiler leurs objectifs d’émissions d’ici février 2010.

Lors de la Conférence, les représentants n’étaient pas parvenus à s’entendre sur deux points essentiels, si on veut véritablement entamer à partir de 2012 une lutte contre les changements climatiques : des cibles contraignantes et des vérifications reconnues. Pour ne pas quitter Copenhague en perdant complètement la face, les gouvernements ont convenu de la nécessité de pouvoir avoir un portrait global des intentions affichés par chacun d’eux, d’où cette mesure de dévoilement. Donc d’ici la fin janvier, les pays de l’Annexe I (pays développés) et ceux de l’Annexe II (pays en développement) devront faire connaître à l’UNFCC (UN Framework Commission on Climate Change mechanism) leurs cibles officielles.

Mais avant même que ce dernier exercice aboutisse, nous savons d’ores et déjà que ces intentions ne répondent aucunement aux enjeux climatiques, puisqu’elles se font sur la base de mesures volontaires plutôt que sur les principes du protocole de Kyoto (principe des mesures contraignantes). On sait que pour ne pas excéder les hausses moyennes de température de plus de 2°C, nous devons collectivement en arriver à des émissions par capita de 2 tonnes de CO2 d’ici 2050.

Pourtant, avec la cible (pour 2020) d’une baisse de 4 % sous le niveau de 1990, les Etats-Unis sont loin du compte puisque leurs émissions par capita est aujourd’hui de 20 tonnes de CO2. La Chine, qui émet à l’heure actuelle 5 tonnes de CO2 par habitant, devrait atteindre la barre des 10 tonnes d’ici 2030, malgré son objectif d’améliorer de 45 % son intensité carbone dans la mesure où on prévoit que son PIB sera multiplié par 4.

L’objectif d’une économie verte, faible en carbone, n’est pas qu’un slogan pour des entreprises qui misent sur le marketing vert : c’est une absolue nécessité. Il faut que les 192 pays aboutissent à un nouveau protocole au Mexique cette année.