Un rapport récent du Economic Policy Institute (EPI), un organisme étatsunien indépendant spécialisé en recherche économique, soutien qu’un ambitieux programme qui permettrait de créer 4,6 millions d’emplois aux États-Unis pourrait être financé par la mise en place d’une taxe sur les transactions financières. Dans un pays qui souffre de la pire crise de l’emploi depuis la crise des années 1930, l’idée mériterait d’être étudiée sérieusement.
Selon l’étude de l’EPI, « American Jobs Plan : A Five-Point Plan to Stem the U.S. Jobs Crisis », c’est 16 millions de personnes qui vivent cette situation, auxquels on doit ajouter 9 millions d’autres qui sont sous-employés. Depuis le début de la récession, 8 millions de personnes ont perdu leur travail; mais étant donné les nouveaux entrants sur le marché du travail, c’est 10,9 millions d’emplois que les Etats-Unis devront créer avant de pouvoir retourner au taux de chômage qu’il y avait avant la crise.
Pourtant, l’horizon visible n’est pas très brillant : la baisse de 20 % des investissements des entreprises fragilise la capacité du pays à rebondir rapidement. La « machine à produire des emplois » s’est enrayer : 43 500 entreprises ont fait banqueroute en 2008, le double des années précédentes. On doute que le taux de chômage repasse sous la barre du 8 % avant au moins deux ans. Or les conséquences sociales d’un taux de chômage élevé aux Etats-Unis seraient plus tragiques qu’au Canada ou en Europe, où le filet social permet de protéger davantage les sans-emplois.
Le programme de création d’emplois proposé par l’EPI comprend cinq principaux axes d’intervention. Il réclame d’abord un renforcement du filet social (assurance-emploi, assurance-santé, assistance alimentaire) pour les sans emplois. Il comprend également une aide plus substantielle aux gouvernements locaux et régionaux (dont les revenus se sont dramatiquement effondrés). Le troisième axe d’intervention est au niveau des investissements publics dans les infrastructures, dont un montant de 30 milliards $ pour la réparation et la modernisation du réseau scolaire. La quatrième composante est une allocation de 40 milliards $ pour la création d’emplois du domaine public, en particulier dans l’optique du soutien au développement communautaire. Finalement, la cinquième composante propose d’offrir un crédit de taxe à la création d’emplois, de 15 % la première année et de 10 % la deuxième, ce qui conduirait à la création de 2,8 millions d’emplois selon le rapport de l’EPI.
Le financement du programme pourrait se faire sur la base d’une taxe sur les transactions financières de 0,5 % (sur les ventes/achats d’actions), qui permettrait de couvrir l’ensemble des coûts du programme après 10 ans. Comme le souligne le rapport, puisque … « the mean holdings of financial assets by the wealthiest 10 % of households is 45 times greater than the mean holdings of the bottom 75 % of households », cette taxe serait extrêmement progressive ! Le programme permettrait de créer 4,6 millions d’emplois dès sa première année de mise en oeuvre.
Taxer 0.05% des transactions ( assurance vie,bourse etc …) permettrait de résoudre beaucoup de problème dans le monde.