Monsieur Harper cherche désespérément depuis la prorogation du 30 décembre dernier des justifications pour tenter d’expliquer son geste. Bien que cette décision ne soit pas illégale, faut-il le redire, elle demeure fort illégitime au regard des explications qui ont été avancées. Les explications du premier ministre comme celles de ses ministres n’ont convaincu personne. Mais plutôt que de dépenser ses énergies à tenter de justifier l’injustifiable Harper et son équipe devraient plutôt s’atteler à préparer le budget promis le 4 mars. Et comme le ministre des Finances semble à court d’idées sur le sujet ayant déclaré vouloir continuer sur la lancée du précédent budget, c’est donc dire que le Québec va devoir vivre une autre année avec des mesures budgétaires taillées sur mesures pour les économies de l’Ontario et de l’Ouest et notamment celle de l’Alberta. Si le ministre des Finances est à court d’idées, il devrait s’inspirer des propositions.
Ce budget doit inclure trois volets dont les objectifs visent premièrement à favoriser le développement économique du Québec en accordant un soutien adéquat à l’industrie forestière, mettant sur pied une politique de développement pour les industries de pointe, notamment l’aéronautique, la mise en place d’un plan crédible de lutte aux changements climatiques, et un programme de soutien au revenu agricole, connu sous le nom d’agri-flex.
Deuxièmement : assurer une relance durable en apportant une aide substantielle aux laissés-pour-compte en initiant une réforme en profondeur de l’assurance-emploi, en créant un véritable programme d’aide aux travailleurs âgés, et en bonifiant le programme de supplément de revenu garanti.
Troisièmement : rappeler son rôle au gouvernement fédéral dans le financement de l’État québécois en éliminant le « supposé » pouvoir fédéral de dépenser dans les champs de compétences du Québec et en lui transférant les points d’impôts correspondant à ces sommes; en apportant des modifications à la formule de péréquation; en augmentant le financement pour l’éducation et les programmes sociaux; en compensant le Québec pour l’harmonisation de la taxe de vente et en abandonnant le projet de commission unique de valeurs mobilières.
Toutes ces mesures sont possibles tout en s’attaquant au déficit de façon réaliste en posant les gestes suivants. D’abord imposer une surtaxe aux contribuables les mieux nantis, en révisant la politique fédérale d’achats militaires, en éliminant l’accès aux paradis fiscaux, en mettant fin aux subventions aux pétrolières et enfin en réduisant les dépenses de fonctionnement du gouvernement dans le cadre des recommandations du Rapport Léonard.
Enfin, il y a moyen d’économiser des milliards dans les dépenses de fonctionnement d’Ottawa, et ce, sans réduire un seul transfert, sans couper un seul programme et sans congédier un seul fonctionnaire.
La balle est donc dans le camp du gouvernement conservateur. Eh bien, en voici des propositions constructives. Les semaines qui suivront nous diront si le gouvernement conservateur saisira l’occasion qui se présente pour rendre justice au Québec. À défaut les Québécoises et les Québécois devront tirer les conclusions politiques qui s’imposent.
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