Deux analyses comparatives menées par le ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation du Québec se sont intéressées au taux de survie des coopératives de 1999 à 2008. Les résultats sont fort éloquents quant à la stabilité et la longévité des entreprises coopératives : leur taux de survie après dix ans s’élèvent à 44,3% alors que seulement 19,5% des entreprises québécoises en général survivent à leur première décennie d’existence. Le nouveau bulletin d’information publié par le Chantier de l’économie sociale faisait état de ces données dans un article de Jacques Charest.
Comment expliquer un tel résultat ? Trois éléments sont dégagés par l’analyse de Charest.
Il y aurait tout d’abord une question d’ordre structurelle relative au mode de fonctionnement et au mode de propriété des entreprises. Les entreprises d’économie sociale, parmi lesquelles Charest situe les coopératives, sont souvent promues par des groupes, telles des organisations communautaires, et profite de la connaissance et de l’expertise d’un grand nombre de personnes. La mise sur pied de telles entreprises répond à un besoin identifié par une communauté. Les compagnies privées, de leur côté, reposent souvent sur les volontés d’une seule personne ou d’un nombre restreint de personnes qui veulent saisir une occasion d’affaire. Ces derniers ne profitent pas autant de l’avantage que procurent des aires de réflexion et des prises de décisions communes qui sont le lot des entreprises d’économie sociale.
La finalité du projet entrepreneurial diffère également entre les deux types d’entreprise analysées nous explique M. Charest. La quête du profit motive la plupart des initiatives privées tandis que la volonté de répondre à un besoin identifié par un groupe social constitue la raison d’être de l’entreprise d’économie sociale. Cette distinction dans la finalité du projet a des impacts sur la longévité des différents types d’entreprises : un promoteur privé qui ne verra pas ses niveaux de profits suffisamment élevé voudra fermer ou délocaliser son entreprise; l’entreprise d’économie sociale acceptera plus facilement les années de vaches maigres si elle arrive toujours à répondre aux besoins identifiés.
Le troisième élément rapporté par Charest est celui de l’ancrage des entreprises dans leur milieu. Cet ancrage dans le milieu est souvent beaucoup plus développé dans l’entreprise sociale. L’ancrage amène de la solidité à l’entreprise par l’expertise et les connaissances spécifiques du milieu où l’initiative prend racine.
La principale mission du Chantier de l’économie sociale est de promouvoir l’économie sociale comme partie intégrante de la structure socio-économique du Québec et ce faisant, de faire reconnaître le caractère pluriel de l’économie.
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