Selon une étude de PricewaterhouseCoopers, le PIB cumulé des sept principales économies émergentes (Chine, Inde, Brésil, Russie, Mexique, Indonésie et Turquie) pourrait, dès la fin de la présente décennie, c’est-à-dire dans moins de 10 ans, dépasser celui du G7 des pays les plus industrialisés (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie et Canada). En 2030, si les tendances actuelles se maintiennent, le PIB de la Chine dépasserait celui des États-Unis et serait suivis dans l’ordre par l’Inde, le Japon, le Brésil, la Russie, l’Allemagne, le Mexique, la France et le Royaume-Uni. Exit évidemment le Canada qui n’est au G7 que parce qu’il est un allié indéfectible des États-Unis
Ces scénarios sur le futur, qui ne repose que sur l’extrapolation sur plusieurs années, voire décennies, des tendances actuelles, qui sont en elles-mêmes des phénomènes tout à fait exceptionnels, sont à prendre avec des pincettes. Elles montrent, néanmoins, avec quelle vigueur ces pays connaissent des croissances économique et démographique importantes qui vont nécessairement reconfigurer les rapports de force internationaux.
La sortie de crise de ces pays en constitue une preuve évidente. Les grands pays émergents sortent de cette crise avec une vigueur renouvelée. D’autant plus qu’ils misent stratégiquement sur la capacité de l’État à orienter leur développement plutôt que laisser les marchés, et en particulier les marchés financiers, dicter la marche à suivre. Avec un imposant plan de relance, dont une proportion inégalée est canalisée vers l’économie verte, les statistiques de la Chine prévoient cette année une croissance prévue à 10 %. Mais l’Inde et le Brésil connaissent également des reprises remarquables au regard de l’atonie de la plupart des pays riches.
La principale faiblesse de certains de ces pays, et principalement de la Chine, est de négliger la dimension sociale de cette croissance. Les grands déséquilibres commerciaux créés par la croissance chinoise découlent de ce choix des pouvoirs publics d’encourager les exportations au détriment de la consommation domestiques. En soi, cette politique est insoutenable sur le moyen terme, tant pour des raisons de politique interne qu’externe.
La Chine devra tôt ou tard donner à sa population un système de protection sociale digne de ce nom, ce qui aura pour effet d’augmenter la fiscalité des ménages chinois et de diminuer leur épargne, favorisant un développement plus équilibrée du pays, avec des taux de croissance du PIB plus soutenable.
Discussion
Pas de commentaire pour “Croissance forte pour les pays du BRIC +”