Alors que, la semaine dernière, le ministre Jim Flaherty et ses collègues ministres des Finances des pays du G7 s’adonnaient à une randonnée traditionnelle en traîneaux à chiens sur une baie Frobisher bien gelée, les résidants de la région témoignent de profonds changements constatés sur la plan du climat ces dernières années. On constate, entre autres, une fonte plus hâtive au printemps et des températures plus semblables à celles de Montréal et Ottawa, avec un maximum prévu de – 8 degrés Celsius, que des froids sibériens auxquels les convives de M. Flaherty s’attendaient pour leur visite à Iqaluit, qui se trouve à seulement 300 kilomètres du cercle polaire.

Le groupe écologiste américain Pew affirme avoir calculé pour la première fois le coût du réchauffement de l’Arctique : il s’élèverait selon eux à un minimum de 2 400 milliards $ US d’ici 2050. L’économiste Eban Goldstein, du Bard College de New York, prétend que l’Arctique se réchauffe deux fois plus rapidement que le reste de la planète. Il ajoute que la fonte des glaces, l’augmentation de l’absorption de la lumière du soleil par un sol plus sombre et le méthane libéré par la fonte du pergélisol réchaufferont la Terre à un niveau équivalent à 40 pour cent des émissions industrielles américaines.

Pour cette année seulement, le rapport An Initial Estimate of the Cost of Lost Climate Services Due to Changes in the Arctic Cryosphere du Pew Environment Group évalue des émissions de 3 milliards de tonnes de CO2, ce qui représente des impacts de 61 à 371 milliards $. C’est l’équivalent de 500 centrales électriques alimentées au charbon !

« Putting a dollar figure on the Arctic’s climate services allows us to better understand both the region’s immense importance and the enormous price we will pay if the ice is lost, » affirme le co-auteur de l’étude, M. Goldstein. « At the mid-range of our estimates, the cumulative cost of the melting Arctic in the next 40 years is equivalent to the annual gross domestic products of Germany, Russia and the United Kingdom combined. »

Pour arriver à ces résultats, les auteurs évaluent les pertes de neige et les émissions projetées de méthane en équivalent de tonnes de CO2. Ils appliquent ensuite à ces émissions les coûts sociaux de leurs impacts sur l’agriculture, l’eau potable, le niveau des mers et autres facteurs, de manière à obtenir un éventail de coûts du réchauffement selon plusieurs scénarios.

« The preliminary results in this report show that as the Arctic melts we are losing a hidden treasure: the far north’s crucial capacity to cool the earth, » affirme aussi Scott Highleyman, directeur Arctic pour le Pew Environment Group.