Statistiques Canada vient de divulguer ses données concernant les bénéfices d’exploitation des sociétés canadiennes pour le quatrième trimestre. Ces derniers se sont donc chiffrés à 60,1 milliards $, pour le dernier trimestre de l’année, en hausse de 4,4 milliards $ ou de 7,9 % par rapport au trimestre précédent. Bien qu’il s’agit d’un résultat qui demeure en deçà du sommet de 77,3 milliards $ atteint au troisième trimestre de 2008, il signale néanmoins le deuxième trimestre de croissance depuis le creux atteint au début de 2009.

Les bénéfices des entreprises ont passablement variés selon leur secteur d’activités. Pour les secteurs non financiers, ils ont augmenté de 4,4 % pour s’établir à 44,8 milliards $. Mais parmi ces derniers, les bénéfices combinés des secteurs du pétrole, du gaz et du charbon ont progressé de 8,6 % pour atteindre un total de 7,0 milliards $ au quatrième trimestre. Une part importante de cette augmentation provenait de la hausse des prix du pétrole et de l’accroissement des volumes de ventes. Il s’agit du deuxième trimestre de croissance d’affilée, même si les bénéfices sont demeurés en deçà du sommet de 16,7 milliards $ atteint au troisième trimestre de 2008, lorsque le prix du baril de pétrole avoisinait 140 $.

Mais les grands gagnants sont les entreprises des secteurs financiers, dont les bénéfices ont progressé de 19,7 % pour atteindre 15,2 milliards $. La majeure partie de la croissance provenait des banques, dont les dépenses ont diminué, mais dont les tarifs de toutes sortes n’ont jamais cessés d’augmenter. Résultats : pour le seul dernier trimestre de 2009, les institutions financières se sont accaparés de 15 milliards $, soit 25 % des bénéfices totaux, pour un secteur qui ne représentent pourtant que 15 % du PIB global.

Les pétrolières et les banques s’accaparent d’une partie croissante des richesses produites au Canada. C’est vers elles qu’on devrait se tourner pour renflouer les coffres de l’État.