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Chantier vers une nouvelle social-démocratie

OFRWR-ALLEMAGNE-CHOMAGE-MANIFESTATION-20090516(Le blogueur invité, Benoît Lévesque, est chercheur émérite rattaché à l’UQAM et à l’ENAP.)

Lors de la chute du mur de Berlin, en 1989, plusieurs ont célébré l’entrée du capitalisme dans une période d’âge d’or. À l’automne 2008, l’éclatement d’une crise financière de très grande ampleur indique clairement la fin de cette période qualifiée de néolibérale. Cette crise, qui touche d’abord les États-Unis, ne tarde pas à sévir brutalement dans toutes les régions du monde et à toucher la plupart des champs d’activité. Certes, elle ne signifie pas la fin du capitalisme. Cependant elle met en évidence les limites d’une régulation exclusivement marchande et la nécessité d’innover pour non seulement répondre aux urgences mais pour penser une sortie de crise qui ouvre sur le développement durable. Aujourd’hui, beaucoup n’hésitent pas à parler de la nécessité d’une refondation du capitalisme voire même à exiger son dépassement.

En l’espace de moins de vingt ans, nous nous retrouvons en présence d’un double échec historique qui discrédite d’un coup l’attraction du socialisme réel (le communisme) et celle de l’ultralibéralisme. Ce nouveau contexte mondial, paradoxalement, rend possible et souhaitable un retour à la social-démocratie, la seule voie politique de gauche capable de s’imposer actuellement sur la scène électorale, la seule force politique dont la trajectoire historique est marquée par un engagement sans réserve en faveur d’une démocratie représentative ouverte à une participation citoyenne active. Ce retour à la social-démocratie et le renforcement de la démocratie sont prometteurs à la condition que nous acceptions de travailler à leur renouvellement en profondeur, notamment sur le plan des pratiques et d’une programmatique adaptée à notre temps. Si cette tâche nous apparaît nécessaire et ambitieuse, elle ne peut être menée à terme sans l’ouverture d’un chantier faisant appel à toutes les personnes désireuses d’y contribuer. Ce renouvellement exige le dépassement de certaines ambiguïtés et le contournement de certains écueils propres à la social-démocratie contemporaine, d’où l’importance de bien mettre en lumière aussi bien les limites que les réussites des expériences canadienne, québécoise et européenne.

C’est dans cette perspective qu’un groupe de chercheurs (Michel Doré, Marylise Lapierre, Yves Vaillancourt et moi-même), appuyé par un consortium composé de l’Institut de recherche en économie contemporaine (IREC), du Centre d’études et de recherches internationales de l’Université de Montréal (CERIUM), de la Chaire du Canada sur la Mondialisation, la citoyenneté et la démocratie, et de l’Observatoire de l’administration publique, soumet à la délibération un texte de réflexion sur le nécessaire renouvellement de la social-démocratie. Ce texte n’est pas un manifeste, ni une plateforme politique, mais un document de travail. Il vise à lancer un vaste chantier pour un renouvellement de la social-démocratie. Pour structurer notre propos, nous commençons, dans une première partie, par caractériser dans ses grands traits la social-démocratie. Puis, dans une deuxième partie, nous examinons l’expérience contemporaine de la social-démocratie en Europe, puis au Canada et au Québec, pour en dégager à la fois les acquis et les limites. Enfin, dans une troisième partie, nous tentons d’identifier non seulement quelques pistes théoriques et concrètes susceptibles de permettre un tel renouvellement mais surtout une façon d’organiser le travail dans le cadre d’un chantier d’envergure devant conduire à l’automne 2010 à un colloque ou à un forum national.

À partir du mois d’août, nous mettrons en place des outils de communication visant à favoriser les échanges d’opinion et nous annoncerons la programmation d’une série d’événements. Les Éditions Vie Économique étant un partenaire de la démarche, on pourra trouver sur le blogue Oïkos toute l’information pertinente sur les façons de participer à ce chantier stratégique pour l’avenir du Québec.

Discussion

11 commentaires pour “Chantier vers une nouvelle social-démocratie”

  1. Bravo pour votre initiative. Alors que tout change autour de nous, il semble bien que dans le « Royaume du Québec » un gouvernement aussi vide en contenu que celui de Jean Charest peut continuer tranquillement à éviter les décisions les plus fondamentales qu’il faille prendre. Malheureusement, votre document s’étend beaucoup plus sur les enjeux du passé que ceux du futur. Quel devrait être un programme de gauche dans un pays du monde développé, dans un contexte de restructuration en profondeur de la division internationale du travail où la classe ouvrière se retrouve très majoritairement dans les pays en développement? Quels pouvoirs et quels rôles restent-ils aux États démocratiques pour transformer la réalité au service de la population plutôt que dans l’intérêt des grandes entreprises mondiales? Si vous voulez que vos chantiers abordent les vrais problèmes, vous devrez leur intégrer des représentants des mouvements sociaux qui vivent concrètement ces problèmes et qui cherchent des solutions réalisables.

    Écrit par J-M Bellefeuille | juin 6, 2009, 19 h 42 min
  2. Le chantier que vous lancez pour un renouvellement de la social-démocratie est d’une grande pertinence. Par exemple, la crise qui touche aujourd’hui le parti travailliste en Angleterre ou encore le parti socialiste français illustre bien l’importance de la réflexion que vous proposez. Le document de travail que vous soumettez à la discussion met bien la table même si je juge la partie historique trop longue et un peu confuse. Les questions soulevées dans la troisième partie sont les bonnes : la base sociale d’une social-démocratie renouvelée; les valeurs à prioriser, le rôle de l’État, les mécanismes institutionnels articulant développement économique et développement social, quelle autre mondialisation, etc. Toutefois, la question environnementale est peu présente dans votre document, question pourtant centrale dans le contexte actuel. Il me semble qu’on peut difficilement repenser la social-démocratie sans tenir compte à la fois des impératifs d’une plus grande démocratie, d’une plus grande justice sociale et des contraintes que nous impose l’équilibre écologique de la planète.

    Écrit par François Lamarche | juin 11, 2009, 10 h 05 min
  3. Bonjour Yves
    J’ai lu avec intérêt le document que tu m’as transmit sur la Social-démocratie. Sur le plan historique il est une mine d’information chronologique très intéressante. Sur le fond la chose est plutôt complexe. Comme première impression, je vois c’est principe comme étant très intéressant et applicable dans une économie fermée. Mais comme nous vivons aujourd’hui dans un cadre de mondialisation, j’ai l’impression qu’il serait bien difficile d’imposer des mesures coercitives envers les entreprises et les riches de notre société. Ils est tellement facile pour la plupart des entreprises de déménager les emplois. Comment faire converger les intérêts des trois classes de citoyens soient les plus pauvres d’entres-nous en sommes les gens qui bénéficient de l’aide social, les travailleurs et les entreprises. Il me semble que l’équilibre entre ces trois groupes doit être considérer avant de mettre de l’avant des changements qui causeraient des dommages plus ou moins significatif mais difficile à évaluer.

    Serge Bouchard
    sergealbertbouchard@yahoo.ca

    Écrit par Serge Bouchard | juin 20, 2009, 7 h 48 min
  4. [...] concurrentielle (pdf, 174 pages). Ce qui me rappelle l’autre texte appelant à un Chantier vers une nouvelle démocratie lancé par Lévesque, Vaillancourt et al. Ce dernier texte (pdf de 29 pages) propose une démarche [...]

    Écrit par Gilles en vrac... | juillet 21, 2009, 17 h 29 min
  5. La social-démocratie : chantiers et débats

    Par Pierre Beaudet

    Un texte publié récemment par Michel Doré, Marilyse Lapierre, Benoît Lévesque, Yves Vaillancourt se présente comme un appel pour « lancer un chantier pour travailler à un renouvellement de la social-démocratie ». C’est un texte qui porte à réflexion, si ce n’est de l’importance de ses auteurs. Ce sont en effet des intellectuels qui ont travaillé longtemps avec les organisations de gauche jusque dans les années 1980 . Par la suite, ils ont poursuivi leur travail en l’orientant principalement vers l’économie sociale, en lien avec les mouvements qui ont travaillé sur ce terrain, tout en étant relativement proches du PQ .

    Un texte et une démarche

    Sur le contenu, cet intéressant texte se présente également comme une ouverture au débat (comme l’affirment eux-mêmes les auteurs). Il vise à enclencher une démarche collective, qui, précisent les auteur-es, « ne vise pas à fonder un nouveau parti politique, mais simplement à alimenter le débat public, sous un angle particulier, celui du renouvellement de la social-démocratie ». Dans le but de stimuler « la participation citoyenne à la politique», l’intervention des auteurs espère intéresser « sans doute différemment, des partis politiques comme le Parti québécois, Québec solidaire et même le Parti libéral du Québec ».
    Le texte est divisé en deux parties : Une première partie qui présente une sorte de vision panoramique de la social-démocratie historique; et une deuxième partie qui rappelle l’itinéraire de l’idée et du projet social-démocrate au Québec et au Canada. D’emblée, les auteur-es précisent leur point de départ. « La social-démocratie, affirment-ils, est la seule voie politique de gauche capable de s’imposer actuellement sur la scène électorale, la seule force politique dont la trajectoire historique est marquée par un engagement sans réserve en faveur d’une démocratie représentative ouverte à une participation citoyenne active ».
    C’est dans ce contexte et en partie pour répondre à l’appel de Doré, Lapierre, Lévesque et Vaillancourt, que nous entendons publier divers textes sur le site internet et éventuellement dans la revue NCS.

    Une vision idéologisée ?

    J’ai plusieurs questions à poser à ce texte, mais pour le moment, je veux soulever celle de l’histoire. En effet dans le texte en question, la trajectoire de la social-démocratie est présentée quasiment comme un chemin « droit », une lente et constante évolution, et non, comme l’histoire le démontre, comme une série de bifurcations. Il y a deux problèmes avec cela. D’une part, le premier problème en celui d’historiographie (il faut quand même revenir aux faits). D’autre part, un deuxième problème (plus grave) est ce que je qualifierais d’ « idéologisation » de la social-démocratie. En effet, la lecture du texte peut faire penser (je présume fortement que ce n’est pas l’intention des auteurs) aux « analyses » auto justificatrices et au proclamatoires qui venaient (jusque dans les années 1980) des partis communistes et de l’Union soviétique sur le « communisme » réellement existant. Les auteur-es en effet affirment sans expliquer vraiment que la social-démocratie est « la seule orientation politique encore capable de prendre le pouvoir et de réaliser des réformes qui vont dans le sens de l’intérêt général ou du bien commun», ce qui n’est pas rien. J’ai des objections à ce ton affirmatif en fonction de ma lecture historique de la social-démocratie, sur laquelle je veux revenir brièvement.

    Le crash du vingtième siècle

    Il faut se souvenir que la social-démocratie qui a émergé au dix-neuvième siècle aux confluents des luttes sociales et politiques a connu au début du vingtième siècle une implosion autant gigantesque qu’imprévue. En effet, jusqu’à l’éclatement de la Première Guerre mondiale, les progrès de la social-démocratie marquaient la scène politique. Les avancées sur le terrain électoral, la domination sur le mouvement social et l’influence croissance sur le monde des idées faisaient penser à plusieurs que la social-démocratie étaient littéralement aux portes du pouvoir. La Deuxième Internationale promettait de mener le monde à la paix et à la prospérité, tout en coalisant des forces immenses et variées. Puis est survenu l’effondrement. À part quelques exceptions la plupart du temps très minoritaires (à part les Bolchéviks), les partis social-démocrate sont embarqués dans l’« union sacrée » avec les classes dominantes dans la foire d’empoigne impérialiste. De cette évolution inattendue, le grand mouvement socialiste s’est cassé pour une très longue durée. Les secteurs les plus déterminés de la gauche ont rompu pour évoluer vers le communisme et l’expérience soviétique. Il faut se souvenir en effet que la majorité des partis social-démocrates de France, d’Italie et de plusieurs autres pays est sortie de la Deuxième Internationale de l’époque. Entretemps, le mouvement social s’est disloqué, ce qui a permis aux droites et aux ultra-droites de se faufiler dans le dédale de l’histoire, jusqu’à la catastrophe qui est survenue dans les années 1930.

    La social-démocratie contre le changement

    J’évoque ici un débat très compliqué sur lequel des historiens n’ont cessé de plancher depuis des décennies Je n’affirme pas non plus, comme une certaine tradition politico-théorique de gauche, que la principale raison de ce crash a été la « trahison » de la social-démocratie, ce qui serait une explication beaucoup trop simpliste et justement « idéologisée ». Certes, ce sont les principaux leaders de la social-démocratie qui ont décidé d’appuyer la boucherie inter-impérialiste de 1914-1918. Ce sont eux qui ont appuyé les interventions impérialistes contre l’Union soviétique naissante, et qui ont participé aux côtés de la droite et des militaires à l’écrasement des insurrections prolétariennes à Berlin, Budapest, Turin et ailleurs. Pour plusieurs intellectuels et militants de gauche de l’époque, cette social-démocratie avait « fait son temps ». C’était une autre erreur, car la longue descente aux enfers de l’Europe (et du monde) durant la première moitié du vingtième siècle a été causée par plusieurs facteurs dont les échecs de la gauche radicale (celle même qui était sortie de la social-démocratie historique). Mais mon intention ici est limitée. Je veux simplement souligner le fait que la social-démocratie actuelle provient d’une histoire faite de bifurcations, de grandes avancées et de grands échecs. J’affirme aussi qu’il me semble imprudent de présenter ce phénomène politique comme cela l’était jusqu’au grand crash, comme la « seule voie » porteuse de changement.

    L’impensé colonial

    Il y a un autre terrain où la social-démocratie historique a échoué à être le porteur du changement. Née en Europe, la social-démocratie n’est globalement jamais sortie du paradigme « modernisateur » qui s’était infiltré dans la pensée marxiste de l’époque sous la forme d’un économicisme étroit. Le développement du capitalisme devait nécessairement ouvrir la voie au socialisme et dans ce sens, la colonisation européenne était globalement nécessaire, voire inévitable, pensaient les partis social-démocrates de l’époque. Jusque dans les années 1960, les social-démocrates européens ont été des défenseurs acharnés de la colonisation française en Algérie, de la domination britannique en Inde, etc. Face à l’essor des luttes de libération nationale surtout à partir des années 1950, la social-démocratie, au gouvernement comme dans l’opposition, est devenu le rempart de l’impérialisme. Certes, plusieurs de ces mouvements de libération, en Asie principalement, sont allés du côté de la Troisième Internationale, mais plus par nécessité que par vertu. En Amérique latine, où la problématique de la lutte anti-impérialiste a été relancée avec la révolution cubaine, la social-démocratie, sous prétexte de constituer une « troisième voie » (entre l’impérialisme-capitalisme occidental et le « camp » communiste et prosoviétique), est demeurée à l’écart, d’où l’influence très limitée qu’elle a exercée sur le mouvement social et politique latino. Il faut dire cependant qu’il y a eu des exceptions, la social-démocratie suédoise par exemple, et qui ont maintenu un certain dialogue avec les mouvements d’émancipation dans le Sud. Des militants social-démocrates, dissidents la plupart du temps, ont appuyé les luttes de libération en Algérie et ailleurs. Certains secteurs radicalisés de la social-démocratie latino se sont alliés aux secteurs (majoritaires) de la gauche. Mais de manière générale, la social-démocratie faisait partie du problème et non de la solution.

    La social-démocratie et les « trente glorieuses »

    Dans leur texte, les auteurs laissent entendre que le « grand compromis » de l’après-deuxième guerre mondiale a été le produit de la social-démocratie, en « réconciliant », disent-ils « les intérêts de la classe ouvrière et ceux de la nation de même que la logique du marché (désormais régulé) et celle de la justice sociale ». En réalité, ce « compromis » a été élaboré par les dominants, à commencer par le gouvernement états-unien de Roosevelt, sous l’inspiration de Keynes. Ce compromis est apparu nécessaire, pas tellement par l’influence de la social-démocratie, mais par la menace que représentaient alors les mouvements radicaux, principalement d’influence communiste, contre le capitalisme en crise. À une échelle plus large, le capitalisme dominant était conscient qu’il devait se restructurer devant la montée de ces compétiteurs, l’Union soviétique d’une part, et les puissances de l’« axe » d’autre part. Par la suite, ce compromis a été en partie « géré » par la social-démocratie, encore une fois mobilisée par les dominants pour rescaper le système. Bien sûr, les auteurs ont raison de dire que ce grand compromis a abouti à améliorer à réduire la qualité de vie et à réduire les inégalités ». Mais il importe de souligner que le compromis keynésien a surtout permis de relancer l’accumulation du capital dans les pays capitalistes avancés.

    Quelques questions en guise de conclusion

    La social-démocratie a été quelques fois, mais pas tout le temps, porteuse des aspirations populaires pour une transformation sociale. Elle a été souvent, pas toujours, l’instrument des dominants pour gérer les conflictualités. Elle a appuyé des luttes et des mouvements populaires, surtout au Nord. Elle a abandonné d’autres luttes, surtout au sud. Elle a été un lieu d’articulation pour des mouvements populaires, mais aussi pour ces groupes « intermédiaires », classes dites « moyennes » en déperdition, fractions des classes populaires relativement avantagées (ce que les Bolchéviks qualifiaient dédaigneusement d’« aristocratie ouvrière ») et qui espéraient se trouver « une place » au sein du capitalisme, et non en dehors de lui. Ce « réformisme » naturel, presque génétique, de la social-démocratie, n’est pas « en soit » condamnable (pourquoi ne pas réformer le système si l’on peut et éviter le chaos d’une rupture révolutionnaire). Mais il avait ses limites historiques, puisque le capitalisme « réformé » n’a pas évolué vers autre chose que ce que l’on connaît aujourd’hui : un effroyable gâchis.
    Aujourd’hui soulignent à juste titre Doré, Lapierre, Lévesque et Vaillancourt, la social-démocratie est en crise, écartelée entre la gestion à court terme de l’effondrement du néolibéralisme et une reconstruction du projet historique, que les auteurs veulent « renouvelé » : le projet doit donc être « de mettre en place des mesures d’urgence pour les victimes et de penser en même temps des réformes et un nouvel encadrement du capitalisme qui iront dans le sens de sa refondation, voire de son dépassement ».
    C’est une ambition dans laquelle nous nous considérons partie prenante. Mais pour partir du bon pied, il faut éviter l’« idéologisation ». La social-démocratie « historique », pas plus d’ailleurs que le « communisme historique » ne doit pas être le point de départ. La social-démocratie « réellement existante » (pas celle que les sociaux-démocrates voudraient qu’elle soit), a une charge trop lourde, trop compromisée, y compris, dans la période récente, dans la gestion du social-libéralisme, dans la participation aux guerres impérialistes (merci Tony Blair), dans l’écrasement des mouvements sociaux.
    Il faut donc regarder plus largement. En Amérique latine au moment où les grands mouvements politiques et sociaux ont pris leur essor (les années 1980 essentiellement), la formule souvent utilisée était que le projet à construire se définissait « négativement », « ni marxiste-léniniste, ni social-démocrate ». On dira, c’est seulement une formule, et non une stratégie, mais cela me semble une piste intéressante.

    Écrit par Pierre Beaudet | août 2, 2009, 9 h 33 min
  6. C’est un des meilleurts textes de réflexion que j’ai lu ces dernières années. Vous touchez à des points essentiels, de façon équilibrée et respectueuse, nommant des valeurs et des mesures fondament¸ales et très concrètes.
    Admirable.
    Je travaille présentement dans l’écriture d’un texte de base en intervention sociétale. Prière de me contacter. J’ai besoin de tenir des échanges substantiels avec vous.
    Un grand merci! JP.

    Écrit par José Prades | septembre 3, 2009, 9 h 54 min
  7. Votre texte paru dans Le Devoir (les 2 et 3 septembre 2009) est d’un grand intérêt. Permettez-moi cependant de relever un point qui me semble faible. J’ai toujours été sidéré de constater comment, dans le mot « social-démocratie », on ne semble pas réaliser que le substantif, c’est « démocratie ». « social » n’en est que le qualificatif. Or votre texte fait une part bien maigre à la démocratie. Il ne suffit pas de mentionner en passant le besoin d’une démocratie plus participative. Pour les citoyens, le coeur de la démocratie n’est pas de participer à la décision, mais de la prendre. Ou la démocratie signifie « pouvoir citoyen » ou elle n’est qu’un voeu pieux. Dans ce sens, je souhaite que le grand rendez vous auquel vous appelez pour 2010 ouvre grandes ses portes au pouvoir populaire. Vous avez parmi vos signataires monsieur Claude Béland. Monsieur Béland, en 2002-2003, a conduit la plus vaste consultation populaire de notre histoire en matière de réforme des institutions démocratiques d’ici. Je vous suggère d’inclure parmi vos documents de base son « Rapport du Comité directeur sur la réforme des institutions démocratiques ». C’est un document d’une très grande qualité et qui contribuerait beaucoupr à recentrer la « social-démocratie » sur ce qu’elle est sensée être en tout premier lieu: démocratique.

    Écrit par André Larocque | septembre 4, 2009, 9 h 55 min
  8. [...] la suite de la publication de notre texte sur ce site et la version abrégée parue successivement dans Le Devoir du 2 septembre et du 3 septembre, nous [...]

    Écrit par Oikos Blogue | Chantier vers une nouvelle social-démocratie : réponses aux commentaires | septembre 21, 2009, 16 h 39 min
  9. Il faut féliciter les auteur-e-s de soulever à nouveau la question fondamentale : quelle position peut-on tenir dans le désarroi politique que traverse le Québec? J’aurais aimé qu’ils insistent plus sur le fait que la social-démocratie « classique » était un ensemble de pratiques appuyées sur la classe ouvrière. Elle révélait une position de classe, comme on disait alors, qui voulait défendre la classe ouvrière, bien que d’une façon différente de celle des partis communistes. Et maintenant? Au nom de qui doit parler la social-démocratie? Le point 3a) traite de cette question, mais la réponse me semble encore bien vague. Il faudra bien s’y arrêter, si on veut que le terme de « SOCIAL-démocrate » ait du sens.

    Le texte montre bien le paradoxe auquel se confronte la situation : au Québec, les mouvements sociaux sont – depuis longtemps – les principaux remparts d’une vision social-démocrate, mais celle-ci échoue lamentablement le test de l’action politique organisée. La description des fusions, scissions, etc. qui ont mené à la naissance de Québec solidaire est éloquente, comme celle des échecs successifs du NPD. Pourquoi cette incapacité à passer le « seuil » du politique? Qu’est-ce que cela nous apprend sur la structure et la place de cette société civile qui, aussi résiliente soit-elle, n’arrive pas à se poser autrement qu’en réaction à l’État?

    Écrit par Pierre Tremblay | septembre 25, 2009, 13 h 17 min
  10. Pour répondre aux commentaires qui ont été formulés suite à cet article, un texte conjoint de Michel Doré, Marilyse Lapierre, Benoît Lévesque et Yves Vaillancourt a été publié, qu’on retrouve sur http://www.oikosblogue.com/?p=1231.

    Écrit par Gilles Bourque | octobre 5, 2009, 15 h 16 min
  11. bonjour à toute l’équipe
    je suis enseignant chercheur martocain, de l’Université de Meknès, Facukté des Lettres, Département de Sociologie, je souhaiterai vous inviter pour une conférence sur la nouvelle socioal démocrtie, et pour cela je souhaiterai entrer en contact avec vous
    bien cordialement
    Mustapha MERIZAK

    Écrit par MERIZAK | décembre 29, 2011, 12 h 38 min

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