Nous savons le rôle que joue la finance dans la vie quotidienne, et en particulier dans les processus de prise de décision des entreprises. Dans les deux dernières décennies, ce rôle a plutôt été néfaste. Depuis peu, cependant, les acteurs du mouvement de la finance responsable commencent à faire en sorte que la protection des valeurs monétaires ne se fassent plus aux dépends des valeurs sociales des épargnants.
Une coalition de syndicats et d’ONG britanniques invitent les milliers de fiduciaires syndicaux qui siègent sur les comités de placement de leur caisse de retraite de se joindre à une campagne d’envois de courriels visant à forcer BP et Shell de reconsidérer leurs investissements dans les projets controversés des sables bitumineux canadiens. Ils ont mis en ligne un site web sur lequel on peut trouver les fonds de pension et les gestionnaires de portefeuille de Grande-Bretagne qui possèdent des actions des deux grandes pétrolières. Parmi les syndicats participants, on trouve UNISON, le plus grand syndicat d’employés du secteur public d’Europe, avec 1,3 million de membres.
Les courriels sont adressés aux dirigeants des fonds de pension. Ils leur demandent de voter en faveur de résolutions d’actionnaires contre ces projets, qui doivent être approuvées lors des assemblées annuelles de ce printemps. Outre les syndicats, la coalition comprend Greenpeace, le WWF ainsi que la puissante Co-operative Banking Group. Comme on le sait, les sables bitumineux produisent trois fois plus de GES que le pétrole conventionnel. Les membres de la coalition estiment que les risques financiers de ces investissements sont trop élevés et nuisent à la réputation de ces entreprises.
L’UNPRI cible 86 entreprises du Global Compact
Les deux organisations (UNPRI et Gobal Compact) sont des initiatives des Nations unies. La United Nations Principles for Responsible Investment rassemblent des institutions financières (ayant des actifs de 2,1 billions $) qui adhèrent à un ensemble de principes de la finance responsable. La UN Global Compact est plutôt composée d’entreprises transnationales qui s’engagent à respecter les 10 principes de la responsabilité sociale des entreprises formulés par l’ONU. Mais on trouve toujours des organisations opportunistes qui adhèrent à ce genre de coalition pour se donner une belle image, sans en respecter vraiment les principes. La campagne de l’UNPRI vise donc 86 grandes entreprises qui ont adhéré au Global Compact mais qui n’ont pas produit leur rapport de responsabilité sociale, qu’ils doivent produire tous les deux ans.
Les entreprises qui ne produisent pas ce rapport sont exclues du Global Compact. L’an passé, ce sont ainsi 859 entreprises qui, ne l’ayant pas fait, ont été exclues. La campagne de l’UNPRI vise plus explicitement un certain nombre d’entreprises bien connues, incluant Bayer et Nikon, pour leur demander de produire des rapports de développement durable de qualité, utile pour les actionnaires. Dans sa campagne de 2009, qui visait 105 entreprises, l’UNPRI aurait obtenu des résultats positifs d’une cinquantaine d’entre elles, dont GAP.
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