Dans un texte publié la semaine passée, nous signalions que les Etats-Unis sont en train d’établir, d’année en année, des niveaux records d’ajouts de nouvelles capacités de production d’énergie éolienne installées, avec près de 10 000 MW pour 2009. Or, selon une étude parue le mois passé, d’ici 2024 l’éolien pourrait fournir 20 % de toute la puissance que les Etats-Unis ont besoin, c’est-à-dire 300 000 MW, ou 300 GW.

Selon l’étude du National Renewable Energy Laboratory (NREL), cette puissance de 300 GW ne représente, elle-même, qu’une infime partie du potentiel éolien ultime sur le territoire étatsunien : il serait 30 fois plus élevé. C’est 37 millions de GW/h qui pourraient être fournies annuellement par l’énergie éolienne, neuf fois ce qui était jusqu’à maintenant estimé par l’American Wind Energy Association.

La puissance de 300 GW représente la partie la plus économiquement réalisable dans le moyen terme. Cet ajout de puissance représenterait un demi-million d’emplois et une diminution de 25 % des GES produits par les centrales au charbon, le tout pour un coût de 2 cents supplémentaire par jour par consommateur.

Comme le souligne Denise Bode, p-dg de l’American Wind Energy Association, cette nouvelle estimation représente un argument de plus de la nécessité d’une législation sur le climat et les énergies propres aux Etats-Unis :

« This new analysis confirms that America is blessed with vast wind resources that can energize our economy, create jobs, and avoid carbon for years to come — if we give ourselves the policy tools to do so, including a strong national Renewable Electricity Standard with aggressive, binding near- and long-term targets. A national Renewable Electricity Standard would not only ensure that we tap our nation’s vast wind resources, but create thousands of new American jobs today, manufacturing the 8,000 component parts that go into a modern wind turbine. The wind resource is there, vast and inexhaustible, waiting for us. »

À titre de comparaison, les études commandées par le ministère québécois des Ressources naturelles démontrent que le potentiel théorique de l’énergie éolienne exploitable au Québec serait de 3 984 GW. En se limitant au potentiel éolien situé dans un territoire à proximité des lieux d’exploitation et de transport actuel d’Hydro-Québec, on arrive à une puissance de 100 GW, c’est-à-dire près de 3 fois la puissance installée actuellement au Québec ou 7 % des besoins totaux estimés d’électricité pour l’ensemble des États-Unis en 2025.