Les nouveaux chiffres concernant les bonus des financiers spéculateurs de Wall Street pour l’ensemble de 2009 sont révoltants. Après le sauvetage des banques et la remontée de l’industrie, on apprend que les bonus accordés dans l’industrie du courtage aux courtiers les « plus méritants » auraient augmenté de 17 % pour atteindre 20,3 milliards $ en 2009.
Selon les chiffres fournis par le Contrôleur de l’État de New York, malgré des pertes records de 42,6 milliards $, l’industrie du courtage aurait tout de même accordé des bonus de 32,9 milliards $ en 2007 et de 17,4 milliards $ en 2008. Pour la dernière année complète (2009), l’industrie s’achemine vers des profits records de plus de 55 milliards $.
L’agence de nouvelles Bloomberg donne l’exemple cité par un dirigeant à la retraite de Morgan Stanley, la plus grande firme de courtage du monde, qui explique le contexte de fuite en avant qui gouverne cette industrie. On mentionne un jeune courtier de 28 ans, dont l’unité d’affaire aurait permis à la firme de réaliser des gains de 300 à 400 millions $. Après s’être fait offert 11 millions $ par Morgan Stanley, le jeune spéculateur aurait plutôt décidé d’aller travailler pour un fonds de couverture (hedge fund) qui lui offrait 25 millions $.
Morgan Stanley alloue 62 % de ses revenus en salaires et autres formes de rémunérations à ses employés. Les bonus, qui ont augmenté de 28 %, sont accordés à un tiers des 18 000 courtiers sous formes de prêts (dont certains excèdent plus de 10 millions $) qui sont effacés si l’employé reste dans l’entreprise une certaine période de temps.
Cette situation d’inégalité croissante de la distribution des revenus, trop fortement concentrés par une seule industrie – la finance – qui s’accapare d’une trop grande proportion des valeurs ajoutées de l’ensemble de l’économie, est inacceptable. Si les acteurs de l’industrie sont incapables de mettre en place un ensemble de règles pour changer cette situation, malgré toutes les pressions du mouvement de la finance responsable, c’est à l’État de prendre les moyens pour mettre fin à ce buffet ouvert où les plus forts s’en mettent plein les poches. Non seulement l’État doit taxer les bonus à hauteur de 50 %, mais en même temps instaurer le plus rapidement possible une taxe sur les transactions financières qui diminuerait la profitabilité des transactions spéculatives.
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