Le Conseil régional de l’environnement de Montréal a fait, la semaine dernière, ses recommandations sur le projet de Politique québécoise de gestion des matières résiduelles et le plan d’action 2010-2015. Le CRE reconnaît que la version actuelle du projet ouvre la porte à de nettes améliorations, malgré qu’il manque encore de poigne à plusieurs égards, notamment au niveau de l’avenir de la consigne et de la valorisation biologique des matières organiques.
Voici quelques-uns des faits saillants des recommandations :
• Même si l’objectif est d’éliminer seulement le résidu ultime, la place faite à des mesures de réduction à la source et de réemploi est très modeste
• La définition de la valorisation reste encore à élaborer, élément crucial pour énoncer clairement les moyens et technologies à prioriser en amont de l’élimination. En accord avec le principe de hiérarchie, axé sur les valeurs environnementales comme la préservation des ressources et la limitation maximale des impacts négatifs, il est indispensable de continuer à placer le réemploi et le recyclage bien avant toute forme de valorisation énergétique et d’affirmer la même chose pour le compostage et la biométhanisation.
• Le prix de l’enfouissement va augmenter mais seulement de façon temporaire et de seulement 10$ la tonne, ce qui s’avère nettement insuffisant si le désir est de vraiment favoriser la hiérarchie des 3RV plutôt que l’élimination.
• Le bannissement progressif sur 10 ans des matières organiques de l’enfouissement devrait s’appliquer à toutes formes d’élimination. Leur valorisation biologique, par biométhanisation ou par compostage, devrait être obligatoire (sauf exceptions comme les matières contaminées).
• L’exemplarité du gouvernement envisagé pour l’adoption d’une politique d’acquisition éco responsable et de clauses d’éco conditionnalité, devrait être exigée des municipalités.
• Le gouvernement devrait obliger la mise en place d’écocentres industriels dans les grands parcs industriels et commerciaux de la province et devrait aider au développement de l’écologisation de ces parcs.
• La position de la Politique n’est pas affirmée concernant la consigne. Pourtant, la performance actuelle de la consigne est bien plus élevée en tonnage que celle de la collecte sélective pour le verre/plastique/métal (VPM) : en 2006, la consigne a permis de récupérer 400 000 tonnes de VPM alors que la collecte municipale a atteint à peine 110 000 tonnes. Il ne faut pas oublier que seule la consigne permet le réemploi des contenants.
• L’octroi de 3 millions $ sur 5 ans pour des activités d’information et de sensibilisation est nettement insuffisant compte tenu des changements majeurs en perspective : collecte des matières organiques, récupération des produits électroniques et autres, récupération hors foyer. Le gouvernement doit investir beaucoup plus pour participer à une campagne massive et continue au Québec tant auprès des citoyens que des professionnels.
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