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Le samedi 23 avril 2022

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PQ, Colloque : Gouvernement souverainiste et création de la richesse

Très heureux d’être blogueur invité à ce colloque du Parti Québécois, comme je l’annonçais hier. J’ai mis en ligne ce premier texte avant de prendre la route pour Lévis. Voici mes premières impressions après un survol rapide du cahier de réflexion.

Tout d’abord, je me questionne sur les raisons d’aborder le thème de la richesse individuelle alors que tous nos adversaires, et plus largement, tout notre environnement nord-américain, en font un éloge immodéré depuis si longtemps. A-t-on vraiment besoin d’en rajouter ? À une époque où cette quête obsessionnelle, maladive, de la richesse, a conduit à des excès dévastateurs, il me semble plus important de réfléchir sur les meilleurs moyens susceptibles de canaliser cette valeur omniprésente dans l’intérêt général du Québec.

D’autant plus que la richesse n’est jamais due à la seule responsabilité individuelle, même si la culture anglo-saxonne la réduit trop souvent qu’à cela. Elle est plutôt le résultat d’un processus particulièrement complexe. Complexe au point où le président de la République française, M. Sarkozy en personne, a fait appel à deux « Prix Nobel » d’économie, Amartya Sen et Paul Krugman, et à un célèbre économiste français – Jean-Paul Fitoussi – pour initier une réflexion devant mener à repenser nos indicateurs de la richesse dans la perspective d’un développement plus durable.

En ce qui me concerne, une citation tirée de la page 2 du cahier de réflexion exprime bien l’optique à travers laquelle il m’a fait plaisir d’être invité à ce colloque : « Si elle se construit à partir d’une vision axée sur le développement durable, la richesse de la nation québécoise nous offrira les moyens de notre épanouissement collectif et individuel, d’une génération à l’autre. »

Quelques idées qui ont retenu mon attention au cours de ma lecture du cahier.

Atelier 1

Certains font le choix de s’enrichir (entendu dans le sens d’accumuler du capital) alors que d’autres choisissent de concilier davantage leur vie professionnelle et leur vie familiale ou encore leur participation citoyenne à la collectivité. Faut-il blâmer ces derniers parce qu’ils n’enrichissent pas suffisamment le Québec ? Au contraire, ces personnes produisent une richesse sociale inestimable en contribuant à former des personnes qui seront plus autonomes (capital humain) ou en créant des liens sociaux plus forts (capital social) dans leur communauté d’appartenance.

Atelier 2

Encore une fois on semble aborder le thème de l’économie sociale comme s’il s’agissait d’un simple secteur d’activité. Je crois qu’il faut changer notre manière de voir la vie économique qui, au Québec en tout cas, est fondamentalement de nature plurielle : une économie publique forte, une économie marchande relativement bien régulée et une économie sociale dynamique. Il ne s’agit pas de trois secteurs séparés, aux frontières totalement étanches, mais plutôt de sphères d’activités qui se superposent. L’économie sociale est beaucoup plus présente qu’on le pense : lorsque vous allez à la caisse Desjardins, que vous portez votre enfant au CPE, que vous adhérez à une assurance (individuelle ou collective) du Groupe financier SSQ ou Promutuel, que vous achetez des produits alimentaires québécois, etc.

Atelier 3

Triple oui : nos sociétés d’État devraient non seulement être redevables devant les citoyens de leur participation au développement économique du Québec, mais on devrait leur imposer une triple reddition de compte, c’est-à-dire l’obligation de rapporter fidèlement et de façon facilement comparable dans le temps et entre elles, comment elles tiennent compte des enjeux économiques, sociaux et environnement dans le cadre de leurs activités. Pensez-vous qu’il y a quelqu’un à la Caisse de dépôt qui comprend ce que je viens de d’écrire ? J’en doute.

Atelier 4

Dans le domaine de la R&D, les efforts des gouvernements québécois précédents ont été exceptionnels et ont permis au Québec de performer mieux que le ROC. Malgré sa volonté de démolir les institutions du modèle québécois, en 2003, le gouvernement Charest a dû reculer, en particulier dans ce domaine de l’aide à la R&D, en raison de la mobilisation des milieux concernés. Néanmoins, il a saboté les sociétés d’État en capital de démarrage, provoquant ainsi une grave crise dans l’amorçage et le démarrage de nouvelles entreprises technologiques. Il est urgent d’agir, en particulier dans le secteur des technologies propres.

J’espère bien développer certains de ces points dans des billets ultérieurs.

Bon colloque !

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