Un rapport produit par la FAO souligne que l’élevage est essentiel aux moyens de subsistance d’environ un milliard de personnes pauvres. Il fournit non seulement des revenus, mais aussi des aliments de qualité, du biogaz, de la traction animale, des matériels de construction et des engrais, contribuant ainsi à la sécurité alimentaire et à la nutrition. Pour de nombreux petits exploitants agricoles, l’élevage fournit également un filet de sécurité important en cas de besoin.
Selon ce rapport de la FAO, la communauté internationale devrait néanmoins consentir des investissements urgents, des efforts majeurs de recherche agricole et soutenir la mise en place d’une gouvernance solide des marchés internationaux pour soutenir l’élevage à travers le monde. La FAO insiste sur la nécessité d’investissements substantiels et d’institutions plus solides aux niveaux mondial, régional, national et local, afin que la croissance de l’élevage contribue aux moyens de subsistance, réponde à la demande croissante de la consommation et atténue les préoccupations sur l’environnement et la santé.
« Des efforts sont nécessaires afin que ce secteur en croissance rapide contribue pleinement à la sécurité alimentaire et à la réduction de la pauvreté tout en progressant vers un secteur de l’élevage plus responsable », indique Jacques Diouf, directeur général de la FAO.
L’élevage contribue à hauteur de 40 % de la valeur totale de la production agricole et assure les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire de près d’un milliard de personnes, souligne ce rapport intitulé « La situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture (SOFA 2009) ». A l’échelle mondiale, l’élevage représente 15 % de l’énergie alimentaire totale consommée et 25 % des apports en protéines. Les produits d’origine animale fournissent des micronutriments essentiels que l’on ne trouve pas facilement dans l’alimentation d’origine végétale.
Cependant, il faut aussi prendre conscience que la croissance de la population et de la demande mondiale représente un défi majeur pour l’environnement. Si la croissance de l’élevage conduit à des changements climatiques majeurs qui ravagent sur une échelle jamais vue auparavant l’agriculture traditionnelle des pays en développement, l’élevage ne constitue pas une solution mais un problème.
Selon les estimations de la FAO, pour satisfaire une demande croissante, la production mondiale annuelle de viande devrait augmenter de 228 millions à 463 millions de tonnes d’ici à 2050 alors que la population bovine devrait passer de 1,5 milliard à 2,6 milliards et celle des caprins et ovins de 1,7 milliard à 2,7 milliards. L’objectif est de veiller à ce que la croissance continue de cette production ne soit pas nocive pour les écosystèmes, la biodiversité, les terres, les ressources forestières et la qualité de l’eau, et ne contribue pas au réchauffement climatique.
Toujours selon la FAO, certains pays ont accompli des progrès dans la réduction de la pollution et de la déforestation liées à l’élevage, mais de nombreux autres ont besoin de politiques appropriées et de la capacité de les mettre en œuvre. Grâce au développement de nouvelles technologies, nous dit la FAO, mais aussi et surtout, dirions-nous, grâce aux innovations sociales du mouvement de la consommation responsable, l’élevage doit jouer un rôle important tant dans l’adaptation aux changements climatiques que dans l’atténuation de ses effets sur le bien-être humain.
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