Les statistiques de l’emploi ne s’améliorent pas. Tant pis pour les optimistes qui croient que le pire est derrière nous : des gens vont continuer à souffrir des conséquences de la folie des marchés financiers pour des années à venir.
Selon Statistique Canada, l’emploi a fléchi de 42 000 en mai après avoir connu une légère hausse en avril. La baisse provient principalement des pertes additionnelles survenues dans le secteur de la fabrication en Ontario. Le taux de chômage a augmenté de 0,4 point de pourcentage pour s’établir à 8,4 %, soit son plus haut niveau depuis 11 ans. Depuis le sommet atteint en octobre dernier, l’emploi s’est replié de 363 000 (-2,1 %).
De fortes diminutions ont été enregistrées dans le travail à temps plein (-59 000) en mai, ce qui a porté à 406 000 (-2,9 %) les baisses totales de l’emploi à temps plein depuis octobre dernier. Au cours de cette période, le travail à temps partiel a poursuivi sa tendance à la hausse, en progression de 44 000 (+1,4 %). Les seules hausses appréciables de l’emploi ont été observées dans les administrations publiques. L’Ontario a été la seule province à connaître un recul substantiel de l’emploi en mai (-60 000). L’Ontario regroupe 39 % de l’ensemble de la population en âge de travailler ; mais elle a enregistré 64 % du repli global de l’emploi depuis le début du mouvement de déclin du marché du travail. Le nombre total de chômeur en Ontario a atteint un sommet inégalé, avec 670 000 personnes sans emploi. Au Québec, l’emploi est resté inchangé en mai. Une augmentation du nombre de personnes sur le marché du travail a fait monter le taux de chômage à 8,7 %. Depuis octobre dernier, l’emploi a diminué de 0,7 % au Québec.
Aux États-Unis, les pertes d’emplois continuent, mais à un rythme inférieur. En mai, 345 000 emplois ont été perdus, ce qui est moins élevé que la moyenne de 500 000 des six mois précédents. Il ne faut pas s’attendre pour autant à une longue accalmie puisque les pertes d’emplois s’annoncent importantes dans les mois à venir dans la foulée des plans de redressement de GM et Chrysler. Le taux de chômage étasunien a continué à grimper, passant de 8,9 % à 9,4 %. Depuis le début de la récession, le nombre de chômeurs a augmenté de 7 millions de personnes.
En France, le taux de chômage au premier trimestre de 2009 a augmenté de 1,1 point, à 8,7% de la population active. Si l’on inclut les départements d’Outre-mer, le taux de chômage a même bondi à 9,1% au premier trimestre 2009. « C’est brutal, a concédé la ministre de l’Économie, Christine Lagarde; (…) on a une dégradation de la situation de l’emploi qui est tout simplement la conséquence de la dégradation de la situation économique depuis six mois de manière absolument nette. C’est une situation qui va perdurer ».
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