À proximité de la Journée internationale des femmes, la Commission de la condition de la femme (CCF) des Nations Unies a ouvert la semaine dernière sa 54e session de travail. Les États membres de l’ONU en profiteront pour évaluer les progrès accomplis vers la concrétisation de l’égalité des sexes et identifier les difficultés qu’il reste à surmonter, 15 ans après l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing.
Plus d’une centaine de femmes représentant des syndicats du monde entier sont venus revendiquer un renforcement des droits pour les travailleuses. Au sein de cette délégation, on trouvait des membres de la Confédération syndicale internationale, de l’Internationale des services publics, de l’Internationale de l’éducation et d’UNI Global Union. Dans une lettre ouverte adressée au Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, les délégués syndicales ont exprimé leur indignation face au processus et au contenu de cette 54e session de la CCF.
« Malheureusement, notre participation effective à la CCFNU a été impossible. À chaque étape du processus, les membres de la société civile ont rencontré d’importants obstacles – entente préalable sur les documents qui seraient issus de la rencontre et adoption de ceux-ci dès la deuxième journée des séances de la CCFNU, les files d’attente à l’inscription, le manque d’espace, les conditions difficiles et insalubres des salles de rencontres, l’absence d’interprétation dans les salles de conférence, et beaucoup d’autres obstacles entre ceux-ci. »
La participation de la société civile à cette session de la CCF était d’autant plus importante qu’elle précédait le Sommet des objectifs du Millénaire pour le développement qui aura lieu en septembre prochain, au siège des Nations Unies à New York, juste avant le débat général annuel qui regroupe plusieurs chefs d’État. Dans un contexte de crise économique et sociale importante, il était aussi essentiel que toutes les voix soient entendues de manière à ce que les États prennent en considération les questions très légitimes mises de l’avant par les représentantes de la société civile.
Les syndicats ont néanmoins présenté sept grandes revendications par lesquelles ils en appelleront aux gouvernements afin qu’ils adoptent une déclaration politique ferme pour réaffirmer que la Déclaration et le Programme d’action de Beijing constituent le socle des politiques en matière d’égalité des sexes. Ils leur demanderont en outre d’appliquer, dans toutes leurs stratégies de relance de l’économie, le Pacte mondial pour l’emploi et la Résolution concernant l’égalité entre femmes et hommes au cœur du travail décent, adoptés par l’Organisation internationale du travail.
Le 4 mars, les syndicats ont tenu un atelier sous le thème des « Femmes dans l’économie mondiale en temps de crise ». Le document de travail de cet atelier constitue un réquisitoire contre le modèle de développement qui a engendré cette crise.
« These multiple food, financial, jobs and climate crises have wiped out a good portion of the gains made in achieving the Millennium Development Goals (MDGs), with disproportionately negative impacts in increasing women’s poverty and food insecurity, and limiting their access to decent jobs, affordable, quality education, health and reproductive services, water and other basic social services. These crises have clearly undermined national policies aimed at reducing gender inequalities and inequities. ».
On peut consulter le blogue de la Commission, où on trouve des informations supplémentaires et des discussions publiées par la délégation syndicale.
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