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Le samedi 23 avril 2022

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Le manufacturier est-il mort ?

grande-industrieLe secteur manufacturier est en lent déclin au Québec depuis plusieurs dizaines d’années. Mais dans les années plus récentes, l’hémorragie des pertes d’emplois manufacturiers a pris une envergure qu’on ne connaissait pas auparavant. L’entrée des pays du BRIC dans le système productif international a conduit à une accélération des restructurations industrielles des pays développés, conduisant à un déplacement de la production manufacturière dans ces pays à main-d’œuvre abondante et peu couteuse.

La hausse rapide du dollar, ces dernières années, a fait mal aux manufacturiers québécois parce qu’elle a rendu leurs produits plus chers sur les marchés d’exportation; la part du secteur manufacturier dans l’économie est ainsi passée de 23,6% à 19% entre 2000 et 2005. Et souvent, ce sont les PME qui sont les plus rapidement frappées. D’autant plus que la structure industrielle du Québec, malgré les efforts immenses qui ont été faits et les résultats encourageants qui ont été obtenus, reste encore en position défavorable dans certains créneaux tels que ceux du vêtement. Le Québec concentre 50 % de ce secteur dans l’ensemble canadien, c’est donc normal qu’il soit plus touché par les délocalisations récentes.

Mais tout n’est pas noir! Heureusement, les stratégies industrielles québécoises ont renforcé les secteurs technologiques (l’aéronautique, les biotechnologies et les TIC), ce qui permet d’envisager que le Québec sera moins touché par la prochaine récession que l’Ontario avec son secteur manufacturier concentré autour de l’automobile. Par ailleurs, le cycle de délocalisations qui accélérait la recomposition internationale de la production devrait graduellement laisser la place à un nouveau cycle long de développement où le prix des énergies pèsera très lourd dans la balance. Par ailleurs, comme le signale Marie-Claude Frigon dans un article du magazine Commerce, non seulement « les importations d’Asie n’offrent pas beaucoup de souplesse, [mais] la marge de manœuvre est moindre que lorsque nous produisons à proximité de notre marché ».

Les coûts énergétiques et écologiques de la production chinoise, fondée sur les ressources en charbon, vont grimper de façon significative. La même tendance se produira sur le plan des coûts du travail, ce qui transformera profondément les prix relatifs des biens produits. Bientôt, les grandes entreprises internationales devront revoir leur chaîne d’approvisionnement. C’est donc dès aujourd’hui que les acteurs économiques québécois doivent prendre les décisions pour consolider nos secteurs stratégiques et soutenir le développement de nouveaux secteurs porteurs. Une politique industrielle active est nécessaire, et ça urge!

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