L’Espagne fait partie des quelques pays qui se sont donnés une stratégie particulièrement active de développement industriel fondée sur le passage à la nouvelle économie verte. Elle est devenue, en quelques années, grâce à des mesures de soutien aux consommateurs ainsi qu’à des conditions météorologiques exceptionnelles, un des leaders dans le domaine des énergies solaire et éolienne. Pendant un certain moment, l’hiver passé, l’énergie éolienne aurait représentée près de 50 % de l’électricité consommée au pays.

Le gouvernement socialiste du Premier ministre Zapatero veut renouveller cette stratégie pour sortir l’Espagne de la récession en même temps qu’il accélère le passage à une économie faible en carbone. L’objectif est maintenant de doubler la part des énergies renouvelables dans la consommation globale d’énergie, soit au-delà de 22,7 % pour 2020 (contre 12,5 % en 2009). On pense ainsi pouvoir sauver l’équivalent de la consommation de 27,9 millions de tonnes de pétrole, permettant ainsi à l’Espagne de diminuer sa dépendance à la grande volatilité des prix énergétiques dans les années à venir.

Étant donné la variabilité de l’éolien, l’augmentation significative de la part de cette énergie doit cependant passer par le développement du réseau national et par des interconnexions avec le reste de l’Europe. « The bottleneck is the French network, but it’s really about being connected to the whole European system, » affirme le président de Red Electrica, Luis Atienza. « The bigger the system the more stable it is and the greater the capacity to compensate for the variability of any of its component parts. »

Mais, comme là comme ailleurs, le « pas dans ma cour » empêchait la construction de nouvelles lignes de transport entre l’Espagne et la France, à travers les Pyrénées. Après trente ans d’effort, c’est l’an prochain que les deux pays devraient enfin inaugurer une nouvelle ligne qui permettra un échange plus avantageux, d’un point de vue écologique, pour les deux pays. L’Espagne n’aura plus besoin de faire tourner ces turbines à vide, comme c’est arrivé l’hiver passé, lorsque l’offre dépassait la demande.