Les signaux que nous recevons de la Chine, concernant la lutte contre les changements climatiques, ne sont pas toujours très clairs. Il faut admettre que ce n’est pas exactement ce qu’on pourrait appeler le paradis de la transparence et de la reddition de compte. Néanmoins, on peut voir quelques signaux de fumée positifs, si on peut parler ainsi.
Par exemple, la semaine dernière, l’envoyé spécial du président Obama, ancien candidat démocrate à la présidence et président de l’influent Comité des Affaires étrangères du Sénat, John Kerry, se serait dit très optimiste à la sortie d’une rencontre avec des représentants du gouvernement chinois quant à l’atteinte d’un accord international sur les changements climatiques. Pourtant, on sait que les deux pays sont officiellement en désaccord sur les objectifs de réduction, le gouvernement chinois appelant les pays industrialisés à accepter des diminutions de 40 % pour 2020, sur la base des émissions de 1990, en raison de leur responsabilité historique à la situation actuelle. Malgré cela, les représentants étasuniens et chinois auraient signalé des progrès significatif vers l’atteinte d’un objectif commun.
On peut supposer que les discussions ont surtout porté sur les efforts réels que les deux partenaires ont commencé à réaliser dans leur pays respectifs. On connaît maintenant assez bien, sinon les détails, du moins les intentions du gouvernement Obama, On connaît moins les réalisations et les intentions chinoises dans ce domaine.
Par exemple, le gouvernement chinois serait à finaliser un vaste plan de mesures de 440 milliards $ visant à augmenter considérablement la production des énergies solaire et éolienne au pays. Les investissements cibleraient l’augmentation des capacités en énergie propre (excluant l’hydroélectricité) de manière à atteindre 6 % de la puissance énergétique globale de la Chine en 2020, contre 1,5 % à l’heure actuelle. En 2020, l’énergie éolienne devrait pouvoir atteindre une génération de 100 GW, alors que la capacité installée de l’énergie solaire s’élèverait quant à elle à 1 800 MW. Pour l’éolien, ça représente plus que le triplement de l’objectif de 30 GW du plan qui avait été annoncé il y a deux seulement.
L’objectif est double : diminuer la production de GES et assurer une plus grande sécurité au niveau de l’approvisionnement en matières premières énergétiques. On sait qu’aujourd’hui près de 75 % de l’énergie produite en Chine provient de la combustion du charbon, tiré de la production locale. Or, les autorités chinoises ont dû récemment fermé plusieurs mines de charbon à la suite d’une série d’accidents qui ont entraîné de nombreuses victimes. Conséquemment, la Chine a dû faire appel à l’importation, principalement en provenance de l’Australie, pour alimenter ses nombreuses centrales thermiques au charbon. À un coût probablement beaucoup plus prohibitif que celui de la matière locale.
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