Le monde est sorti de la récession et la croissance mondiale devrait renouer avec un rythme proche de 4 % dès cette année si l’on en croit les prévisions du Fonds monétaire international (FMI) publiées en janvier dernier. Mais les pays avancent en ordre dispersé.
C’est principalement l’Asie qui tire l’économie mondiale. Les deux géants chinois et indien, dont la croissance a légèrement fléchie en 2009, devraient renouer en 2010 avec un niveau annuel proche de 8 % en Inde et de 10 % en Chine. Les nouveaux pays industrialisés d’Asie, Hongkong, Singapour, Taiwan et Corée du Sud, touchés de plein fouet par la chute du commerce international en 2009, sont eux aussi repartis de plus belle. De manière générale, la croissance devrait être forte pour les pays du Sud-Est asiatique qui sont membres de l’Asean et avec lesquels la Chine a récemment créé la plus grande zone de libre-échange au monde.
Cette reprise des échanges interasiatiques montre que la région est désormais capable d’une dynamique de croissance autonome qui lui donne la capacité de tirer une partie du monde à sa suite. Un seul chiffre, cité dans l’article d’Alternative Economiques, permet d’illustrer une tendance qui était déjà à l’œuvre avant la crise : les ventes du Brésil à la Chine ont bondi de 7 % à 12 % des exportations du pays entre fin 2007 et fin 2008.
Aux États-Unis la situation générale s’améliore. Le FMI a révisé à la hausse, à 2,7 %, sa prévision de croissance en 2010. Le chômage y a d’ailleurs commencé à refluer, repassant sous la barre des 10 %, à 9,7 % en janvier dernier. Mais la situation reste fragile. Par exemple dans l’immobilier, les ventes de maisons unifamiliales étaient en baisse de 2,2 % en février 2010, atteignant un plancher record de 308 000. Cette baisse fait elle-même suite à un plongeon révisé à la hausse de 8,7 % en janvier. Sur une base annuelle, le niveau des ventes de février est en baisse de 13 %. Par rapport au dernier plafond – juillet 2005 -, c’est une baisse de 77,8 % ! L’inventaire de nouvelles maisons continue à grimper. Le nombre de mois d’attente entre la mise en vente et la vente complétée est passé à 14,4 mois,
En Europe, le chômage continue d’augmenter et on ne prévoit pas de relance solide avant l’an prochain. L’Union européenne reste donc la zone la plus mal lotie du lot. Les plans de relance s’épuisent, la consommation stagne et l’investissement continue à reculer. Selon les spécialistes, une reprise tirée par le commerce extérieur, malgré l’avantage de la baisse de l’euro, ne serait pas bien adaptée pour une région qui pratique les deux tiers de ses échanges à l’intérieur de la zone euro. En cause, une fois encore, la mauvaise gouvernance économique de l’Union, ce que confirment bien les hauts et les bas de la crise grecque.
Pour le Québec, la situation continue à montrer des signes de vigueur. L’économie québécoise termine l’année 2009 en consolidant sa remontée amorcée au troisième trimestre. Ainsi, au quatrième trimestre, le PIB du Québec progresse de 5,2 % au taux annualisé. Cette croissance est due à la seule demande intérieure finale, en raison de la croissance soutenue des dépenses personnelles en biens et en services, des dépenses publiques et de l’investissement total en capital fixe, de 2,2 % (dont une hausse de 2,0 % quant à l’investissement des entreprises). Pour l’ensemble de 2009, le PIB québécois se contracte (- 1,4 %), ce qui se compare très bien avec les reculs de 2,6 % du PIB au Canada et de 2,4 % aux États-Unis..
En janvier 2010, les ventes manufacturières ont connu une autre progression de 3,2 % après celles de 0,8 % en décembre 2009, de 1,3 % en novembre et de 6,5 % en octobre. La donnée annualisée de janvier 2010 excède de 6,6 % celle de janvier 2009. D’un point de vue trimestriel, les ventes manufacturières du 4e trimestre de 2009 sont en hausse de 5,4 %, après un regain de 2,2 % au 3e trimestre. Pour l’ensemble de 2009, les ventes manufacturières ont cependant chuté de 13,7 %.
Du côté de la construction, la mise en chantier de logements en février est en chute de 13,2 % après des gains de 6,8 % en janvier, de 10,7 % en décembre 2009 et de 7,9 % en novembre. Malgré la baisse de février, le total des deux premiers mois de 2010 excède de 26,5 % (10 800) celui des mois correspondants de 2009.
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