L’auteur invité est le Parti Québécois
Le PQ craint que les contribuables québécois ne fassent les frais de la mauvaise gestion du gouvernement libéral.
Charest a démontré qu’il était un mauvais gestionnaire. Si le gouvernement Charest veut être pris au sérieux avec son prochain budget, il devrait nous annoncer son intention de déclencher une enquête publique.
À quelques jours du dépôt du budget du ministre des Finances, le député de Rousseau et porte-parole de l’opposition officielle en matière de finances publiques, Nicolas Marceau, a souhaité exposer à l’Assemblée nationale l’incapacité du gouvernement libéral à contrôler ses dépenses depuis quelques années, à s’assurer que les Québécois paient le juste prix dans les infrastructures, à obtenir son dû à Ottawa. Croyant croiser le fer avec le ministre des Finances, c’est plutôt le ministre Robert Dutil qui représentait le gouvernement !
Pour l’opposition officielle, le gouvernement a fait la démonstration au cours des dernières années qu’il ne respecte pas ses objectifs. « C’est toujours le même manège : on nous promet qu’à l’avenir la gestion gouvernementale va s’améliorer, mais on ne fait rien de concret et finalement les résultats ne sont pas au rendez-vous à la fin de l’année. Par exemple, dans le budget présenté en mai 2007, on prévoyait pour l’année 2007-2008 une croissance des dépenses de programmes de 3,9% et pour 2008-2009, une croissance de 3,0%. Or, le résultat réel fut une croissance de 6,0% pour 2007-2008 et de 6,8% pour 2008-2009. Des écarts de 2,1 % et de 3,8 %. Quand on sait qu’un seul point de pourentage représente 600 millions de dollars, c’est un signe assez clair que le gouvernement Charest a démontré qu’il était un mauvais gestionnaire », a déclaré Nicolas Marceau.
Il a reproché au gouvernement libéral d’avoir mis de côté les principes de la Loi sur l’administration publique en ne faisant pas appliquer les principes d’une gestion performante (étalonnage, mesures de performance, contrats de performance, reddition de comptes, imputabilité, transparence, contrôle de l’impartition, dépolitisation des décisions de gestion).
Le coût de la collusion : des études sérieuses le démontrent
Le député de Rousseau a par ailleurs exposé une étude américaine réalisée par deux chercheurs de l’Université Purdue en Indiana en 2006 et publiée dans une revue académique internationale de haut niveau, International Journal of Industrial Organization. Cette étude collige plus de 800 observations de collusion. Résultat: la collusion mène, en moyenne, à une surcharge de 29%.
« Il n’y a donc rien de farfelu à utiliser le chiffre de 30% que nous avons fréquemment utilisé et que d’autres experts ont fréquemment mentionné. Avec des investissements de 13,3 milliards de dollars que le gouvernement du Québec investit dans les infrastructures, cela représente 4 milliards de dollars venant des contribuables et qui sont détournés par des activités illégales. Si le gouvernement Charest veut être pris au sérieux avec son prochain budget, il devrait nous annoncer son intention de déclencher une enquête publique », a poursuivi M. Marceau, soulignant au passage que l’économiste Pierre Fortin, conseiller du gouvernement pour de multiples mandats, a pris formellement position en faveur d’une telle commission d’enquête publique sur l’industrie de la construction.
La santé: un réseau qui pourrait être plus performant
Participant lui aussi à cette interpellation, le député de Marie-Victorin et porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé, Bernard Drainville, a pour sa part critiqué l’incapacité du gouvernement et du ministre de la Santé, Yves Bolduc, à contrôler la croissance du réseau de la santé. « Le nombre de cadres a crû de façon exponentielle depuis quelques années. On parle de 2000 cadres supplémentaires. C’est sensiblement ce qui manque d’infirmières dans le réseau. Pour contourner cette situation et plutôt que d’encourager les infirmières à demeurer dans le secteur public, le gouvernement libéral préfère avoir recours à des agences privées; au total, elles coûtent aux contribuables 325 millions de dollars annuellement. C’est une mauvaise décision, une mauvaise planification, une mauvaise gestion. C’est sans compter l’échec lamentable du ministre de la Santé à livrer, dans les délais et dans les coûts prévus, le Dossier de santé du Québec, un outil indispensable pour mieux servir les patients et mieux contrôler les coûts », a souligné M. Drainville.
Le député de Marie-Victorin a également rappelé au gouvernement l’impact des dédoublements administratifs dénoncés par les économistes mandatés par le gouvernement et a demandé au ministre Dutil le plan qui sera déployé pour s’assurer que le réseau de la santé brasse moins de papier et soigne plus de patients.
Le gouvernement Charest est incapable de corriger l’injustice dont est victime le Québec
De son côté, le député de Lac-Saint-Jean et porte-parole de l’opposition officielle en matière d’affaires intergouvernementales canadiennes, Alexandre Cloutier, a voulu connaître comment le gouvernement libéral de Jean Charest allait s’y prendre pour que le Québec obtienne son dû à Ottawa.
« Pendant que l’Ontario bénéficie des largesses d’Ottawa, autant pour avoir obtenu compensation pour Hydro-One, pour l’harmonisation de la TPS que pour son industrie automobile, le Québec doit manger son pain sec et subit une injustice flagrante que le gouvernement québécois est incapable de renverser. Entre deux motions unanimes à l’Assemblée nationale, il ne se passe rien. L’inquiétude est réelle que les Québécois paient fortement le prix dans le prochain budget pour l’incurie libérale qui se chiffre actuellement à 8 milliards de dollars pour divers contentieux avec le fédéral, dont 2,2 milliards de dollars seulement pour l’harmonisation des taxes », a conclu Alexandre Cloutier.
On peut lire le texte complet sur le site d’AmériQuébec
Discussion
Pas de commentaire pour “Dépôt du budget québécois”